"Jamais auparavant, depuis que nous avons commencé il y a plus de 40 ans à lutter contre le narcotrafic, nous n'avions effectué une saisie de cette ampleur", a déclaré le chef de l'État aux journalistes.
D'une valeur estimée à environ 360 millions de dollars, la cargaison appartenait au Clan del Golfo, la principale bande criminelle du pays, qui se consacre au trafic de drogue. Il a été saisi dans une zone de production de bananes du département d'Antioquia (nord-ouest).
"Avec cette saisie, nous dépassons le chiffre des saisies de l'an dernier: cela fait 362 tonnes cette année" contre 317 en 2016, a souligné le président Santos.
Dans un communiqué, la police a expliqué qu'environ 400 agents de lutte anti-drogue avaient lancé une opération contre quatre propriétés des villes de Chigorodo et Carepa. La drogue s'y trouvait, cachée sous terre.
La cocaïne appartenait au chef du Clan del Golfo, Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel, qui est actuellement l'homme le plus recherché en Colombie. Les États-Unis ont offert une récompense de cinq millions de dollars pour son arrestation.
Le gang, formé par d'ex-paramilitaires de milices armées d'extrême droite, avait annoncé début septembre qu'il était prêt à se rendre aux autorités après presque deux ans de lutte intensive menée par la police.
L'organisation a compté jusqu'à 4.000 membres, mais après une vaste offensive lancée par le gouvernement, il compterait aujourd'hui environ 1.800 hommes, selon le ministère de la Défense.
Cette saisie intervient peu après que le président américain Donald Trump a réitéré sa "préoccupation", dans une lettre envoyée fin octobre à son homologue colombien, "face à l'extraordinaire expansion" en Colombie des plantations de coca, l'ingrédient de base de la cocaïne.
Entre 2014 et 2016, les cultures de coca sont passées de 69.000 à 146.000 hectares, selon les Nations unies, qui considèrent la Colombie comme le premier producteur et exportateur mondial de cette drogue. Dans le même temps, les saisies ont augmenté.
Cette saisie constitue "un résultat très important et significatif, mais les réclamations des États-Unis ne visent pas les saisies" mais plutôt l'extension de la production de coca, a expliqué à l'AFP Jeremy McDermott, directeur de InSight Crime, un centre de recherche sur le crime organisé.
Dans sa lettre en octobre, Donald Trump appelait Bogota à "diminuer la production et le trafic de drogue en Colombie".
"J'ai exprimé ces préoccupations car j'ai promis au peuple des États-Unis que nous empêcherions que les drogues traversent nos frontières et j'ai besoin de votre aide", a-t-il écrit.
En novembre, le gouvernement de Juan Manuel Santos et les FARC ont signé un accord de paix mettant un terme à 53 ans de conflit armé entre cette guérilla marxiste, les paramilitaires d'extrême droite et les agents de l'État. Ce conflit a fait près de 260.000 morts, 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés, selon les chiffres officiels.
Par cet accord, Bogota a dit espérer éradiquer cette année 100.000 hectares de cultures illégales de coca, le trafic de drogue ayant permis d'alimenter certains groupes des FARC.