La chaîne de télévision israélienne Canal 10, dont l’indépendance de ton détonne dans le paysage audiovisuel local a diffusé une vidéo où l’on voit des extrémistes juifs participant à un mariage et brandissant des couteaux, des feuilles de boucher, un fusil mitrailleur, des armes de poing et des cocktails molotov.
Certains portent des tee-shirts au sigle de Kach, une organisation d’extrême droite se revendiquant de l’héritage du rabbin raciste Meir Kahane, et d’autres arborent le slogan «Tag mehir» («le prix à payer»), que l’on retrouve régulièrement sur les maisons palestiniennes et les établissements chrétiens vandalisés durant la nuit.
L’un des participants danse sur les épaules d’un ami avec le visage caché. Durant sa ronde extatique, il s’approche de la photo d’un enfant palestinien qu’il poignarde. la photo transpercée est celle d’Ali Dawabsheh, un bébé brûlé vif avec ses deux parents à la fin de l’été, lorsque deux cocktails molotov ont été lancés dans le salon de leur maison familiale de Douma (Cisjordanie).
La suite de la vidéo est du même acabit, puisque l’on voit d’autres extrémistes poignarder le portrait des époux Dawabsheh en hurlant «mort aux Arabes».
Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a estimé la séquence «choquante» et condamné le comportement de ces ultras. Et la police a ouvert une enquête. Mais trois mois après l’attentat de Douma, cinq kahanistes se trouvent en détention provisoire sans que la moindre inculpation n'ait été prononcée.