Vidéo. France: près de 500 policiers manifestent à nouveau à Paris pour exprimer leur "ras-le-bol"

DR

Près de 500 policiers se sont rassemblés dans la nuit de jeudi à vendredi place du Trocadéro à Paris avant de partir vers la célèbre avenue des Champs-Elysées, poursuivant leur mouvement de protestation pour la quatrième nuit consécutive.

Le 21/10/2016 à 08h30

Douze jours après l'attaque contre des policiers dans une banlieue parisienne, les agents, pour la plupart en civil, certains portant un brassard ou un foulard masquant en partie leur visage, ont manifesté dans le calme, près de la Tour Eiffel.

Ils ont entonné à plusieurs reprises la Marseillaise et scandé "Policiers en colère", "Cazeneuve, démission", "Falcone démission", du nom du directeur général de la police nationale (DGPN) Jean-Marc Falcone, avant de prendre la direction des Champs-Élysées en marchant sur la chaussée.

Certains ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: "marre d'en prendre plein la gueule", "ras le bol" ou encore "soutien à nos collègues blessés".

Par ailleurs, un petit nombre de personnes, munies d'affiches réclamant "la vérité" pour des proches, selon eux, de violences policières, a rapidement été écarté par les forces de l'ordre.

Des rassemblements similaires ont également eu lieu en banlieue parisienne devant des commissariats à Evry (sud-est), où 80 personnes ont manifesté selon une source syndicale, et à Bobigny dans le nord-est (une centaine de manifestants).

Après plusieurs nuits de manifestations et avant une "marche de la colère" la semaine prochaine, le gouvernement s'est efforcé d'apaiser la fronde des policiers.

Depuis Francfort où il était en déplacement, le Premier ministre Manuel Valls a exhorté jeudi les policiers à "continuer le dialogue" entamé avec le gouvernement.

Mercredi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis aux syndicats policiers, eux-mêmes dépassés par leur base, qu'une concertation serait lancée dès lundi dans les départements, venant compléter un plan "de sécurité publique" prévu en novembre.

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a, quant à lui, promis "la plus grande fermeté" envers ceux qui s'en prennent aux policiers.

Estimant que les critiques de ces derniers contre la justice relevaient d'un "manque d'informations", le ministre a affirmé s'être "engagé à leur fournir les chiffres des peines prononcées pour des agressions sur les forces de l'ordre". Chiffres qui montrent que ces peines sont "plus sévères que pour des agressions sur des personnes non dépositaires de l'autorité publique".

La grogne, qui a fait tache d'huile depuis lundi avec des rassemblements dans plusieurs villes de France, notamment à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nancy, Toulon, Nice ou encore Marseille, fait suite à une violente attaque au cocktail Molotov d'un véhicule de police à Viry-Châtillon (Essonne), le 8 octobre.

Lors de cette agression, un adjoint de sécurité de 28 ans a été très grièvement brûlé. Il est toujours hospitalisé, plongé dans un coma artificiel mais n'est plus sous assistance respiratoire. Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans, également grièvement touchée, a quitté l'hôpital mardi soir.

Le 21/10/2016 à 08h30