La fusillade, survenue en milieu de matinée aux abords d'un hypermarché Walmart prisée de la communauté hispanique, a également fait 26 blessés, dont certains se trouvaient samedi soir dans un état critique.
Selon la police, le tireur, un homme blanc de 21 ans, a laissé "un manifeste" qui indique "un lien possible avec un crime de haine".
Aux Etats-Unis, ce qualificatif désigne les attaques dirigées contre une personne ciblée en raison de certaines caractéristiques comme la couleur, l'origine ou la religion.
"Cette journée, qui aurait dû être normale pour des gens venus faire du shopping, s'est transformée en l'une des plus meurtrières de l'histoire du Texas", a déclaré le gouverneur de cet immense Etat, Greg Abbott, lors d'une conférence de presse.
"Vingt innocents d'El Paso ont perdu la vie", a-t-il ajouté en appelant la population à "se réunir", toutes origines confondues, pour surmonter cette "catastrophe".
Sans attendre, les habitants de cette ville située à la frontière du Mexique ont répondu massivement à un appel à donner leur sang pour les blessés, qui ont été transférés dans plusieurs hôpitaux de la ville. "Nous avons onze victimes âgées de 35 à 82 ans dans notre hôpital", a précisé David Shimp, le directeur du centre médical Del Sol. "Neuf sont dans un état critique, dont trois entre la vie et la mort", a-t-il précisé sur la chaîne CNN.
"Tomber à terre"
D'après certains médias, le tireur s'appelle Patrick Crusius et est originaire des environs de Dallas.
"J'ai vu un homme avec un T-shirt noir et un pantalon camouflage qui portait ce qui m'a semblé être un fusil. Il visait les gens et tirait directement sur eux. J'en ai vu trois ou quatre tomber à terre", a-t-elle poursuivi.
Des vidéos amateurs montrent des scènes de panique, avec des clients qui courent pour se mettre à l'abri, et des corps inanimés au sol. Sur l'une d'elles, filmées dans la zone commerciale, on entend des détonations à intervalles réguliers.
Robert Curado a expliqué au journal El Paso Times s'être caché avec sa mère entre deux distributeurs à l'entrée du Walmart.
"L'homme a essayé de me tirer de dessus mais il m'a raté car j'ai plongé", a-t-il raconté en assurant avoir reconnu un "AK-47", un fusil d'assaut.
"Manifeste"
Un manifeste, attribué au tireur, circule sur internet. Ce texte dénonce "une invasion hispanique du Texas" et fait référence à la tuerie commise par un suprémaciste blanc dans des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts, le 15 mars).
Les Etats-Unis, où le port d'armes est légal, sont régulièrement endeuillés par des fusillades qui touchent aussi bien les écoles que les lieux de culte, de fête ou de travail ou les commerces.
La tuerie d'El Paso est la 249e depuis le début de l'année ayant touché quatre personnes ou plus, selon l'ONG Gun violence archives.
Dimanche, un tireur de 19 ans a fait irruption dans un festival de gastronomie en Californie, tuant trois personnes dont un garçon de trois ans, avant de se donner la mort.
Un employé du groupe Walmart avait déjà ouvert le feu mardi dans un supermarché de la chaîne, situé dans le Mississippi, tuant deux de ses collègues. Comme après chaque bain de sang, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une meilleure régulation du marché des armes à feu.
"Il est grand temps d'agir et de mettre un terme à cette épidémie de violences liée aux armes", a tweeté le favori de la course à la primaire démocrate Joe Biden.
Le ministre de la Justice Bill Barr a promis de traduire rapidement en justice le responsable du massacre.