"Les médias Fake News (...) ne veulent parler que du Covid-19", a tonné le président américain dans un tweet rédigé depuis la Maison Blanche, qu'il a retrouvée lundi soir après trois jours d'hospitalisation.
Depuis Gettysburg, dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, Joe Biden a lui lancé un appel au rassemblement.
"Il n'y a pas de place pour la haine en Amérique", a lancé l'ancien vice-président de Barack Obama, dénonçant "les forces de l'ombre" et "les forces de la division".
Dans un très bref bulletin de santé diffusé mardi, le médecin de la Maison Blanche Sean Conley a assuré que Donald Trump ne présentait désormais "aucun symptôme" du Covid-19 et qu'il continuait "globalement à aller très bien".
"JE ME SENS BIEN!", a tweeté le président américain, se disant impatient de débattre une nouvelle fois, le 15 octobre, avec Joe Biden.
Ce dernier a néanmoins précisé que si son adversaire républicain était encore malade à cette date, ce qui parait peu probable, les deux hommes ne "devraient pas débattre".
A moins d'un mois du scrutin, Donald Trump joue, tweets et vidéos à l'appui, la carte du dirigeant sans peur ayant dompté le virus et appelant ses compatriotes à ne pas laisser le Covid-19 les "dominer".
Au-delà de l'avalanche de critiques que ce discours suscite au sein du corps médical, il pourrait être difficilement audible dans un pays qui vient de franchir la barre des 210.000 morts. Le Covid-19 devrait être, en 2020, la troisième cause de décès aux Etats-Unis.
Lire aussi : États-Unis: positif au Covid-19, Trump est soigné par un traitement expérimental
De son côté, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, s'est mis en quarantaine après que le numéro deux du corps des Garde-côtes, l'amiral Charles Ray, a annoncé avoir été testé positif au Covid-19.
Et dans la soirée, on apprenait que Stephen Miller, l'un des plus proches conseillers du président et l'artisan de sa politique anti-immigration, était également infecté.
Critiqué depuis le début de la pandémie pour ses messages brouillons, ses approximations ou encore son manque d'empathie, Donald Trump semble pourtant déterminé à ne pas changer de registre.
"La grippe saisonnière arrive!", a-t-il tweeté pour son premier réveil à la Maison Blanche après trois jours à l'hôpital militaire de Walter Reed. Peu après, Twitter a ajouté un avertissement à ce tweet avant sa lecture car il contenait des informations "trompeuses" sur le Covid-19.
"Allons-nous fermer notre pays? Non, nous avons appris à vivre avec, de la même manière que nous apprenons à vivre avec le Covid, qui, chez la plupart des gens, est beaucoup moins mortel!", a-t-il ajouté, au mépris des chiffres.
Selon les autorités sanitaires américaines, la grippe saisonnière n'a jamais, au cours de la décennie écoulée, atteint le cap des 100.000 morts sur une année.
Pour son retour à la Maison Blanche lundi soir, Donald Trump a opté pour une mise en scène grandiose.
Mais son avenir politique est, pour l'heure, chargé de signaux menaçants.
A l'approche du scrutin du 3 novembre, les courbes sont inquiétantes pour le 45e président de l'histoire des Etats-Unis, qui redoute de devenir celui d'un seul mandat, contrairement à ses trois prédécesseurs: Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton.
Selon le dernier sondage CNN/SSRS rendu public mardi matin, il a désormais 16 points de retard (41% contre 57% d'intentions de vote) par rapport à Joe Biden.
Si l'on se penche sur la carte des Etats-clés susceptibles de faire basculer l'élection d'un côté ou de l'autre, l'avance est moins nette, mais elle est réelle, et constante.
Certes, un petit groupe de fidèles alimente le récit d'un président guerrier qui a vaincu le coronavirus et s'imposera dans les urnes dans la dernière ligne droite.
"Diagnostic: dur à cuir", a tweeté lundi soir son ancien conseiller Sebastian Gorka.
"Le président Trump a une nouvelle fois vaincu la Chine", a tweeté la sénatrice républicaine du Tennessee Marsha Blackburn, avec des images du président, qui qualifie le Covid-19 de "virus chinois", quittant l'hôpital.
En moyenne, la semaine passée, 700 personnes sont mortes chaque jour du Covid-19 aux Etats-Unis.
"Je retournerai bientôt sur le terrain pour ma campagne!!!", a assuré Donald Trump.