"Oui, je l'ai lu", a dit le président démocrate à des journalistes qui l'interrogeaient sur le sujet.
La Maison Blanche a annoncé que Joe Biden allait "bientôt" parler pour la première fois au roi d'Arabie saoudite et publier le rapport du renseignement américain.
Interrogés sur un article du site d'information Axios selon lequel le coup de téléphone avec le roi Salmane était prévu ce mercredi avant une publication du rapport ce jeudi 25 février 2021, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki et le président quelques heures plus tard n'ont pas voulu confirmer ce timing.
L'appel "aura lieu bientôt, nous sommes encore en train de programmer le moment précis", a-t-elle dit mercredi devant la presse. Et le "rapport déclassifié" sera également publié "bientôt" par la directrice du renseignement national Avril Haines, a-t-elle ajouté, sans plus de précisions.
Le nouveau président des Etats-Unis ne s'est pas encore entretenu avec les dirigeants saoudiens, alliés très proches de son prédécesseur Donald Trump au Moyen-Orient. Mais il a fait savoir qu'il parlerait le moment venu au roi Salmane plutôt qu'au prince héritier Mohammed ben Salmane, dit "MBS", interlocuteur privilégié de la diplomatie trumpiste.
Jen Psaki a confirmé cette intention de Joe Biden de "recalibrer" la relation avec Ryad par rapport au précédent gouvernement américain, souvent accusé d'avoir fermé les yeux sur les droits humains.
"Cela signifie qu'il ne restera pas silencieux, il dira haut et fort quand il aura des inquiétudes au sujet de violations des droits humains, au sujet d'une absence de liberté de la presse et d'expression", a-t-elle insisté.
La publication du rapport Khashoggi devrait être le premier test de ce "recalibrage".
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Le journaliste saoudien, résident aux Etats-Unis et chroniqueur du quotidien Washington Post, avait été assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par des agents saoudiens. Le Sénat américain, qui avait eu accès aux conclusions des services de renseignement de la première puissance mondiale, avait à l'époque jugé que le prince héritier était "responsable" du meurtre.
Selon la chaîne CNN, qui a consulté des documents judiciaires, les deux avions privés utilisés par le commando qui a tué le journaliste "appartenaient à une société saisie moins d'un an plus tôt par le puissant prince héritier".
Mais Donald Trump n'avait jamais voulu blâmer publiquement "MBS", pour préserver l'alliance avec Ryad, pilier de sa stratégie anti-Iran et gros acheteur d'armes américaines.
"J'ai sauvé sa peau", avait-il même reconnu auprès du journaliste américain Bob Woodward.
Encore dans l'opposition, Joe Biden avait, lui, jugé que l'Arabie saoudite devait être traitée comme un Etat "paria" en raison de cette affaire et de ses atteintes aux droits humains.
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"Je ne dirais certainement pas que ses inquiétudes ou son opinion ont changé, mais bien entendu il est maintenant président des Etats-Unis" et "il y a aussi des sujets sur lesquels nous allons travailler avec le royaume d'Arabie saoudite", notamment pour contrer les "menaces" régionales, a nuancé la porte-parole de la Maison Blanche.
Elle n'a pas voulu dire quelles seraient les conséquences si le rapport bientôt publié établissait la responsabilité directe de "MBS" dans le meurtre de Jamal Khashoggi.
Le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait dit la semaine dernière sur CNN International que la publication de ce document serait accompagnée d'une "réponse" de Washington pour "faire en sorte que les responsables de ce meurtre rendent des comptes".