"Elle est protégée par un système truqué", a déclaré le républicain en meeting dimanche soir dans le Michigan. "Hillary Clinton est coupable, elle le sait, le FBI le sait, les gens le savent, et maintenant, c'est au peuple américain de délivrer la justice dans les urnes", a-t-il dit.
Dans un courrier au Congrès, le directeur du FBI James Comey a fait savoir qu'après avoir examiné des emails découverts récemment il maintenait ses conclusions de juillet, selon lesquelles il n'y avait pas matière à poursuivre Mme Clinton, pour avoir utilisé un serveur privé quand elle était secrétaire d'Etat.
L'annonce de M. Comey de la découverte de ces nouveaux emails le 28 octobre, dans le cadre d'une autre affaire, avait provoqué une tempête politique lui valant de solides critiques, si près de l'élection.
"Nous sommes contents que cette affaire soit réglée", a déclaré Jennifer Palmieri, la directrice de campagne de Mme Clinton, avant un meeting à Cleveland, dans l'Etat-clé de l'Ohio, où la candidate démocrate était accompagnée de la star de la NBA Lebron James, enfant du pays.
Hillary Clinton, 69 ans, qui espère devenir la première femme présidente des Etats-Unis, n'en a pas pipé mot dans ses deux meetings dimanche soir.
Ecarts très serrésElle est toujours donnée favorite, mais a vu son avance s'effriter récemment, tant au niveau national que dans les Etats-clés. Elle est désormais à 46,6% des intentions de vote, contre 44,8% pour Donald Trump, selon la récente moyenne des sondages nationaux (RealClearPolitics).
Plusieurs Etats-clés, dont la Floride, sont aussi très disputés et certains commentateurs élaborent des scénarios qui selon eux pourraient voir une victoire de Trump.
Les deux candidats ont enchaîné les meetings lors d'une dernière ligne droite frénétique ce week-end. Mme Clinton a ciblé certains Etats essentiels, Donald Trump a tenté des incursions dans des Etats démocrates, espérant les faire basculer.
Mme Clinton a une nouvelle fois dimanche opposé sa vision, "confiante dans l'avenir", à celle "sombre et clivante" du milliardaire populiste. "On sait ce qu'il a dit et ce qu'il a fait. Vous n'avez pas besoin d'entendre la litanie de tous les gens qu'il a insultés ou dénigrés", a-t-elle déclaré.
"Nous sommes arrivés à l'heure de vérité dans cette élection", a insisté Mme Clinton. "Nos valeurs fondamentales sont en jeu".
RéconciliationElle s'est aussi rendue dans le New Hampshire, accompagnée cette fois par Khizr Khan, père d'un jeune militaire mort en Irak, qui avait défié Donald Trump cet été. Elle y a parlé du besoin de "réconciliation" après l'élection.
Trump est légèrement en tête dans l'Ohio, selon la moyenne des récents sondages, et Mme Clinton s'y est rendue deux fois en 48 heures: vendredi soir, elle était montée sur scène avec le rappeur Jay Z et Beyoncé.
Samedi Katy Perry a aussi donné pour elle un concert à Philadelphie. Et lundi soir, Bruce Springsteen et Bon Jovi seront de la partie à Philadelphie lors de l'un de ses derniers meetings, avec le président Obama et sa femme Michelle.
L'annonce du directeur du FBI lui enlève une solide épine du pied.
Elle prive à l'inverse Donald Trump d'un sujet qu'il avait largement exploité ces derniers jours, parlant d'un scandale "plus gros" que le Watergate et dénonçant la candidate la plus corrompue selon lui de l'histoire.
Le milliardaire de 70 ans, qui jour après jour répète qu'il va gagner, a passé le week-end à sillonner les Etats-Unis, au rythme de cinq Etats et autant de meetings par jour. Samedi, il a ainsi parcouru plus de 7.000 kilomètres, continuant à marteler son message anti-establishement et pour le changement.
Spectacle déplorableLe résultat de l'élection présidentielle dans la première puissance mondiale, aura des répercussions bien au delà de ses frontières.
La campagne électorale a souvent donné le spectacle déplorable de deux candidats, tous les deux impopulaires, passant leur temps à s'attaquer. Donald Trump a fait exploser la décence politique, a insulté les femmes, les handicapés, les Latinos...
Ces derniers semblent en réponse s'être très largement mobilisés en Floride, où Mme Clinton a une minuscule avance.
"Si nous gagnons la Floride, c'est fini" pour Donald Trump, a souligné dimanche Barack Obama, venu à nouveau y motiver les électeurs démocrates.
Dimanche, Nate Silver, grand gourou des analyses électorales américaines, donnait à Mme Clinton 65% de chances de gagner, le New York Times, autre référence, 84%.