"Migrant-e-s, bienvenue!" pouvait-on lire en français, arabe et anglais sur des banderoles, ou encore "Pas de frontières entre nous" ou "Les migrants ont des droits".
Symboliquement, les manifestants, beaucoup de militants de gauche, des syndicalistes et des membres d'associations, se sont rassemblés place Stalingrad, dans le nord de la capitale où plus de 3.800 migrants installés dans un campement avaient été évacués le 4 novembre. Le plus grand bidonville de France après la "jungle" de Calais.
Dans la foulée de cette évacuation, un centre humanitaire avait ouvert, avec pour vocation de n'héberger les migrants que quelques jours avant une orientation vers des Centres pour demandeurs d'asile (CADA), pour ceux dont la demande d'asile est en cours, ou vers des Centres d'accueil ou d'orientation (CAO) pour ceux qui n'ont pas fait de demande."On trie, on répartit, on rend les migrants invisibles. C'est une opération de police", a estimé Claude, militant associatif de 32 ans.
"On est dans l'un des pays d'Europe qui accueillent le moins de migrants. C'est ridicule face à ce que font l'Allemagne ou la Suède", a déploré Danielle, 67 ans, ancienne inspectrice des impôts, appelant à "plus de solidarité".
Dans le cortège, qui a longé les voies du métro jusqu'à la place de Clichy, dans le nord de Paris, Nasser, un Afghan de 27 ans, a expliqué être arrivé en France "il y a huit mois". Il ne comprend pas pourquoi il est "baladé de site en site sans qu'on lui donne des papiers, le droit de travailler".
Un jeune Ivoirien ne réclame "qu'un toit", "parce qu'il fait froid, maintenant". Une Soudanaise a "tout le temps peur d'être expulsée". La manifestation s'est dispersée dans le calme en fin d'après-midi.
A Nantes, dans l'ouest, quelque 600 personnes, selon la préfecture, ont manifesté samedi après-midi pour réclamer la mise en place "de toute urgence" par les pouvoirs publics de solutions d'hébergement "décentes" pour les migrants.
"Ils sont les survivants des drames de la Méditerranée que l'on vous montre tous les jours à la télévision, qui ont franchi les barrières de l'Europe au péril de leur vie et vivent à Nantes près de nous, avec nous", ont écrit les associations organisatrices de l'événement dans un communiqué.
Enfants, adolescents ou adultes, ils "vivent à la rue, dans des squats indignes, sous des tentes, ou se maintiennent dans des hôtels et des Centres d'accueil des demandeurs d'asile avec la menace d'être expulsé-e-s n'importe quand", dénoncent les auteurs de ce document.