Avant que le milliardaire américain n'arrive, une effervescence inhabituelle gagnait en début d'après-midi les couloirs habituellement feutrés du Forum économique mondial, qu'arpentent depuis mardi de grands patrons, des banquiers et des responsables politiques en tous genres.
Ce public pourtant rompu à la fréquentation des puissants de ce monde se massait pour essayer de capter sur smartphone, au besoin avec des perches à selfies, l'arrivée du président américain. Dont tout Davos redoute, ou espère plus ou moins secrètement, des diatribes qui rompraient l'enchaînement bien huilé de tables rondes et de discours consensuels.
"On peut lui jeter des choses dessus?" demande une dame. "J'ai une pomme dans mon sac", propose sa voisine.
Le président américain a fait son entrée vers 13h45 GMT, salué les curieux, et promis: "Ce seront deux journées passionnantes."
L'ancien magnat de l'immobilier a aussi ses fans: une admiratrice américaine qui criait "Yes President" lui a tendu un livre qu'il s'est arrêté pour dédicacer.
Deborah O'Hara Rusckowski, 58 ans, observateur permanent de l'ordre de Malte à l'ONU, en est toute chamboulée. "J'aime ce qu'il représente, nous en avions besoin après huit années" de présidence Obama, dit-elle à l'AFP. "Il a été très très aimable" assure-t-elle en exhibant le livre en question, un essai qui se demande si l'élection du président ne fait pas partie d'un "plan divin." Son titre: "God and Trump".
Donald Trump a disparu ensuite à l'étage après avoir été accueilli par Klaus Schwab, organisateur du Forum économique mondial, qui vient peut-être de réussir le plus joli coup médiatique de ce rendez-vous créé en 1971.