Les garde-côtes américains et canadiens poursuivent mardi les opérations de recherche d’un petit sous-marin touristique porté disparu avec à son bord cinq personnes, parties visiter l’épave du Titanic dans une région reculée de l’océan Atlantique, au large de l’Amérique du Nord.
Les autorités ont été averties dimanche après-midi par l’opérateur de l’engin, OceanGate Expeditions, qu’il avait disparu, a affirmé lundi après-midi lors d’une conférence de presse le contre-amiral John Mauger, des garde-côtes américains. «Nous travaillons très, très dur» pour le retrouver, a-t-il dit.
Selon lui, les recherches, en surface et sous l’eau, concernent une région «à environ 1.450 km à l’est de Cape Cod, à une profondeur d’environ 4.000 m». «C’est une région lointaine et il est compliqué de mener des recherches dans une telle zone», a-t-il ajouté, estimant que le submersible disposait encore de réserves d’oxygène de 70 heures ou plus.
Les recherches aériennes, infructueuses durant toute la journée, ont été suspendues pour la nuit, ont tweeté les gardes-côtés américains lundi vers 21h00 (01H00 GMT mardi). Le navire Polar Prince, duquel est parti le submersible, et une unité de la garde nationale continuent d’effectuer des recherches en surface dans la soirée, ont-ils ajouté.
Parmi les passagers se trouve le riche homme d’affaires, aviateur et touriste spatial britannique Hamish Harding, 58 ans, PDG de l’entreprise de vente de jets privés Action Aviation basée à Dubaï. «Le sous-marin a été lancé avec succès et Hamish est actuellement en plongée», avait tweeté cette entreprise dimanche, précisant que la mission avait commencé «ce matin à 4 heures».
«Explorateurs légendaires»
«L’équipage du sous-marin est composé de quelques explorateurs légendaires, dont certains ont effectué plus de 30 plongées sur le RMS Titanic depuis les années 1980», avait pour sa part indiqué M. Hamish sur son compte Instagram samedi en annonçant sa participation au voyage.
Le contre-amiral Mauger n’a pas voulu donner d’informations sur les personnes se trouvant à bord «par respect pour les familles», se contentant de dire que selon l’opérateur, il s’agissait d’un pilote et de quatre autres personnes. Contactée par l’AFP, Action Aviation s’est pour sa part refusée à tout commentaire.
Deux avions, un C-130 américain et un P8 canadien équipé d’un sonar capable de détecter les sous-marins, sont engagés dans les recherches, selon les garde-côtes américains. OceanGate Expeditions a indiqué dans un communiqué cité par les médias «explorer et mobiliser toutes les options pour ramener l’équipage en toute sécurité».
Sur son site, l’entreprise indique qu’une mission visitant le Titanic était «en cours», du 12 au 20 juin. Le seul appareil de l’entreprise capable de plonger à la profondeur du Titanic est le Titan, «un submersible conçu pour emmener cinq personnes à des profondeurs de 4.000 mètres», avec une autonomie de 96 heures pour un équipage de cinq personnes.
Deux théories possibles
Sans avoir étudié l’engin lui-même, Alistair Greig, professeur d’ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l’appareil publiées par la presse. Il estime que s’il a eu un problème d’électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant «en attendant d’être retrouvé».
«Un autre scénario est que la coque a été compromise», et qu’il y ait eu une fuite. «Alors le pronostic n’est pas bon», a-t-il ajouté. Et «très peu de vaisseaux peuvent aller» à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.
Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l’eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. L’épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes, par 4.000 mètres de fond dans les eaux internationales de l’océan Atlantique. Depuis, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.