Ukraine: le G7 promet à Kiev un soutien militaire durable, en attendant l’Otan

Les représentants des membres du G7 assistent, avec les présidents lituanien et ukrainien, à l'annonce d'une déclaration commune de soutien à l'Ukraine lors du sommet de l'Otan, à Vilnius, le 12 juillet 2023.. AFP or licensors

Les puissances du G7 se sont engagées à apporter un soutien militaire sur le long terme à l’Ukraine. Une décision saluée par le président Volodymyr Zelensky pour lequel cela ne saurait toutefois remplacer une future adhésion de son pays à l’Alliance atlantique.

Le 13/07/2023 à 07h29

Au deuxième jour du sommet de l’Otan à Vilnius et près de 18 mois après le début de l’invasion russe, les membres du G7 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie et Japon) ont présenté un plan pour la sécurité de l’Ukraine.

Il s’agit de l’aider à faire face à l’offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute «future attaque armée» contre son voisin. Cette annonce, qui a provoqué la colère de Moscou, a été qualifiée de «victoire importante pour la sécurité de l’Ukraine» par le président Volodymyr Zelensky.

Après avoir reproché aux dirigeants de l’Otan de ne pas avoir fixé de calendrier pour l’intégration de son pays, le dirigeant ukrainien a veillé à arrondir les angles, multipliant les messages de remerciement pour «l’aide énorme» reçue par l’Ukraine. «Merci beaucoup.

Vous, tous les Américains, le Congrès (...) Vous êtes à nos côtés depuis les premiers jours de cette guerre. Nous y sommes très sensibles», a-t-il lancé à l’occasion d’un tête-à-tête avec son homologue américain Joe Biden.

«L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan»

«Nous ne fléchirons pas!», a lancé ce dernier dans un discours à l’Université de Vilnius. «L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan», avait-il assuré un peu plus tôt. Mais, en attendant, «nous allons aider (les Ukrainiens) à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs», a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple «pour le monde entier».

La déclaration du G7 constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d’accords bilatéraux entre ses Etats membres et Kiev détaillant les armes qu’ils fourniront. Huit autres pays se sont joints à cette initiative: l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque.

«Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l’Ukraine afin que l’histoire ne se répète pas », a aussi fait valoir le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, avant la première réunion du «Conseil Ukraine-Otan» avec Volodymyr Zelensky.

Une adhésion «après la guerre»

«Aujourd’hui, nous nous rencontrons en tant qu’égaux et j’attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons en tant qu’alliés», a poursuivi le Norvégien, qui vient d’être reconduit pour un an à la tête de cette organisation.

La veille, au premier jour du sommet, les dirigeants se sont engagés à raccourcir le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l’Otan. «Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies», prévoit le communiqué final.

Pour Volodymyr Zelensky, ces conditions sont «liées à la sécurité» : «nous comprenons que l’Ukraine ne peut pas devenir membre tant que la guerre se poursuit». Il s’est dit «confiant» quant à une adhésion «après la guerre». Mais pour le chancelier allemand Olaf Scholz, ces conditions, «prévues dans les règles de l’Otan et connues de tous», portent notamment sur les questions de « démocratie et d’Etat de droit».

Le communiqué final du sommet de Vilnius ne va pas beaucoup plus loin que l’engagement formulé en 2008 au sujet d’une future intégration de l’Ukraine. Les États-Unis, qui sont la première puissance militaire, s’inquiètent d’être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie.

Les bailleurs de fonds occidentaux ont déjà envoyé des armes d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards d’euros à l’Ukraine. Mardi, l’Allemagne a déclaré qu’elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés. La France a annoncé l’envoi en Ukraine de missiles de longue portée Scalp et une coalition de 11 nations a fait savoir qu’elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain.

Par Le360 (avec AFP)
Le 13/07/2023 à 07h29