Les autorités turques travaillaient ce dimanche 11 octobre à identifier les auteurs et les victimes du double attentat à la bombe, qui a fait 95 morts samedi matin à Ankara, tandis que les Turcs entamaient un deuil national de trois jours.
L'attentat, le plus meurtrier jamais commis sur le sol turc, a vraisemblablement été commis par deux kamikazes - les deux explosions ont eu lieu à quelques secondes d'intervalle - lors d'une manifestation pour la paix rassemblant des militants de gauche et des sympathisants pro-kurdes devant la principale gare ferroviaire de la capitale turque.
L'analyse des corps et des empreintes sur les lieux permet de dire qu'un des kamikazes était un homme âgé de 25 à 30 ans, précise le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak.
L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, intervient parallèlement à une montée des menaces extérieures à l'encontre de la Turquie, pays membre de l'OTAN. La guerre fait rage en Syrie voisine et, depuis quelques jours, l'armée de l'air russe est venue aider le président syrien Bachar al-Assad, ce qui a donné lieu à des incursions russes dans l'espace aérien turc.
Devant les hôpitaux
Parmi les commanditaires possibles de l'attentat, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a cité Daech, les nationalistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupe révolutionnaire d'extrême gauche, le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
Les services du Premier ministre ont identifié dans la nuit 52 des victimes et indiquent que les autopsies se poursuivent.
Les deux explosions sont survenues à quelques secondes d'intervalle. La manifestation, à laquelle participaient notamment des sympathisants de la formation pro-kurde Parti démocratique des peuples (HDP, gauche) visait à protester contre la mort de centaines de personnes depuis la reprise des hostilités entre les forces de sécurité et le PKK dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde.
Quelques heures après le double attentat, le PKK a annoncé avoir ordonné à ses combattants de cesser leurs opérations en Turquie sauf en cas d'agression. Le parti autonomiste a dit vouloir éviter les actions susceptibles d'empêcher la bonne tenue des élections législatives prévues le 1er novembre.