#SolidarityWithKarim (Solidarité avec Karim) est un hashtag massivement relayé sur Twitter et Facebook depuis quelques jours, après une campagne lancée par des photographes freelances syriens dans la Ghouta orientale, dernier fief rebelle près de Damas.
C'est dans cette région qu'un raid le 29 octobre a grièvement blessé à l'œil Karim -alors âgé de 40 jours- et a tué sa mère, selon la famille et le médecin qui l'a soigné.
La campagne est parvenue jusqu'au Conseil de sécurité de l'ONU, où l'ambassadeur de Grande-Bretagne, Matthew Rycroft, a tweeté une photo de lui-même assis sur son siège à la table ronde et cachant l'œil droit avec la main. "Nous mettons en garde contre l'inaction qui fait que plus de gens vont mourir. Plus d'écoles vont être bombardées. Plus d'enfants seront blessés", dit-il dans le tweet accompagnant sa photo. "Il faut que le bombardement et le siège de la Ghouta orientale prennent fin", a-t-il ajouté, en référence à la campagne de bombardement du régime.
De nombreuses photos montrent des enfants dans la rue, se cachant un œil avec la main, mais aussi des membres de la Défense civile en zone rebelle (les Casques blancs), des membres d'ONG et même des journalistes, notamment ceux de la rédaction du quotidien allemand Bild.
Des ministres turcs -dont le pays soutient l'opposition à Bachar al-Assad- ont également tweeté des photos du bébé blessé. "Même si le monde se tait, même s'il ignore les cris qui s'élèvent de Syrie, nous serons la voix, les yeux et les oreilles du #BabyKerim", a tweeté Numan Kurtulmus, ministre de la Culture et du tourisme.
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À l'origine de la campagne, Amer Almohibany, un photographe freelance dans la Ghouta qui collabore occasionnellement avec l'AFP. Il a diffusé sur les réseaux sociaux à la mi-décembre une photo qu'il a prise du nourrisson, avant de prendre une photo de lui-même, se cachant un œil avec la main.
"J'avais visité l'enfant (...) et son image m'a marqué avant même de prendre la photo. Elle me hantait", explique Amer, 28 ans. "Le but de la campagne est de (...) faire parvenir au monde la voix de cet enfant qui a perdu son œil et sa mère", ajoute-t-il.
L'enfant se trouvait à Hamouria, localité de la Ghouta, lorsqu'un raid aérien du régime s'est abattu sur un marché. Plusieurs enfants sont devenus malgré eux des symboles durant les sept ans (ou presque) de conflit en Syrie.
Assiégée depuis 2013, la Ghouta orientale fait partie des quatre zones dites de "désescalade" mises en place cette année dans certaines régions du pays en vue d'instaurer une trêve, mais le régime a intensifié depuis la mi-novembre ses frappes contre cette région qui souffre de graves pénuries de nourriture et de médicaments.