Syrie. Damas sans eau courante depuis trois jours, le régime accuse les rebelles

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Les habitants de Damas étaient privés d'eau courante dimanche pour le troisième jour consécutif, les autorités accusant des groupes rebelles d'avoir "contaminé au diesel" les sources d'approvisionnement.

Le 25/12/2016 à 17h08

L'autorité en charge de la distribution d'eau potable rapportait vendredi sur son site internet "une attaque des terroristes contre toutes les sources d'eau potable qui approvisionnent Damas et ses environs", assurant que la municipalité utiliserait "des réserves" pour faire face à la crise, sans préciser lesquelles.

Dimanche, le quotidien proche du pouvoir Al-Watan a accusé sur son site internet "les groupes armés" d'avoir "contaminé au diesel l'eau potable qui arrive à Damas" depuis la région de Wadi Barada mais aussi d'Aïn al-Fijé, principale source d'eau de la capitale située à 15 km au nord-ouest de la capitale.

Pour faire face à la pénurie, l'eau courante devait être distribuée dimanche en alternance dans les différents quartiers de Damas et de sa banlieue, selon l'Autorité en charge de la distribution d'eau.

Damas et son agglomération comptent cinq millions d'habitants.

La capitale syrienne est relativement épargnée par la guerre qui ravage le pays depuis 2011 et a fait plus de 310.000 morts.

Elle est toutefois régulièrement visée par des attentats ou des obus tirés par les rebelles depuis les localités alentours.

"L'eau est totalement coupée dans la Vieille ville de Damas depuis trois jours et nous n'avons plus d'électricité. On peut vivre sans électricité mais pas sans eau", a déploré Racha, une mère de famille de 51 ans.

Deux correspondants de l'AFP à Damas ont confirmé que l'eau était toujours coupée dimanche, après avoir été rétablie durant quelques heures seulement dans leur quartier respectif.

L'incident intervient alors que "le régime bombarde depuis plusieurs jours les régions de Wadi Barada et Aïn al-Fijé pour faire pression sur les factions islamistes et les jihadistes du front Fateh al-Cham (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) et leur imposer un accord de réconciliation", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Ces derniers mois, le régime de Bachar al-Assad a réussi à reprendre plusieurs localités rebelles des environs de Damas à l'issue de ces "accords de réconciliation", qui prévoient le départ des insurgés et de leurs partisans vers la province d'Idleb (nord-ouest).

Le 25/12/2016 à 17h08