Aucun incident violent n'a été rapporté lors de ces manifestations qui ont eu lieu après la prière hebdomadaire musulmane, mais la mobilisation semblait moins importante qu'escompté pour une annonce qui a suscité colère et réprobation dans le monde. Néanmoins, dans les Territoires palestiniens, des violences ont éclaté entre manifestants et soldats israéliens entraînant la mort d'un Palestinien.
En Jordanie, le seul pays arabe avec l'Egypte à avoir signé la paix avec Israël en 1994, quelque 20.000 personnes ont manifesté à Amman et dans d'autres villes, en criant que "Al-Qods est la capitale de Palestine", selon des correspondants de l'AFP sur place.
Les protestataires ont brandi des pancartes avec les drapeaux israélien et américain accompagnés de la mention "Au diable"! Ils ont appelé à la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis et brûlé les drapeaux d'Israël et des Etats-Unis.
Au Caire, des centaines de fidèles entourés de policiers anti-émeute, ont manifesté à la mosquée Al-Azhar. "Nous sacrifierons notre âme et notre sang pour toi, Al-Aqsa", sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, ont scandé les manifestants, certains brûlant des drapeaux américain et israélien.
"Al-Qods est islamique et arabe", a dit Abbas Shuman, adjoint du grand imam d'Al-Azhar, lors de son prêche. Même s'il a condamné l'annonce de M. Trump, il a souligné que "le moment n'est pas aux protestations mais aux décisions".
Le grand imam d'Al-Azhar a annoncé un peu plus tard annuler une rencontre prévue avec le vice-président américain Mike Pence durant le mois décembre après la décision de Donald Trump.
En Tunisie, des milliers de personnes ont défilé dans la capitale Tunis pour apporter leur soutien aux Palestiniens et affirmer que Jérusalem est "notre capitale".
Au Liban, des milliers de membres de partis islamistes et de gauche, ainsi que des Palestiniens ont organisé une marche à Beyrouth. Certains ont porté des photos de Trump et du drapeau américain barrés d'un grand X rouge. Des manifestations ont également été organisées dans trois des 12 camps de réfugiés palestiniens du Liban, Baddaoui, Borj-Barajné (Beyrouth) et Aïn Héloué (sud).
"Al-Qods est à nous"
En Syrie voisine, malgré la guerre, des Syriens et des Palestiniens ont manifesté contre la décision de M. Trump. Dans un autre pays ravagé par la guerre, le Yémen, des milliers de partisans des rebelles ont protesté dans la capitale Sanaa en criant "Arabes, musulmans, notre cause est la Palestine!"
A Bagdad, des centaines d'Irakiens ont brandi des pancartes sur lesquelles était écrit "Jérusalem est à nous et Jérusalem appartient aux Arabes". Là aussi, ils ont brûlé les drapeaux israélien et américain.
De l'autre côté de la frontière, en Iran, des milliers de personnes ont manifesté à Téhéran et dans d'autres villes contre Israël et les Etats-Unis. Ils ont scandé "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël" et certains ont brûlé des drapeaux américain et israélien. "Al-Qods est à nous", "Nous nous tiendrons debout jusqu'à l'anéantissement d'Israël", pouvait-on encore lire sur des banderoles.
Hors du Moyen-Orient, des milliers de personnes ont manifesté en Turquie en brandissant des pancartes proclamant "Jérusalem est notre honneur", "A bas l'Amérique, à bas Israël".
Des centaines de personnes ont en outre protesté en Afghanistan. Quelques dizaines d'entre eux ont tenté de marcher vers l'ambassade américaine, mais ont été rapidement refoulés. Au Pakistan voisin, des manifestants sont également descendus dans la rue pour dénoncer la décision américaine.
En Malaisie et en Indonésie, les protestataires ont dénoncé une "gifle" pour le monde musulman. Environ 5.000 manifestants ont défilé à Kuala Lumpur en criant "Ne touchez pas à Jérusalem" ou "Faites tomber Trump".
En Indonésie, archipel voisin de la Malaisie et pays musulman le plus peuplé au monde, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Jakarta, exhibant des banderoles avec des slogans tels que "Non à Trump".