Soudan: une frappe des paramilitaires fait des dizaines de morts dans le sud du pays

Des Soudanaises ayant fui El-Fasher attendent de recevoir de l'aide humanitaire au camp d'Al-Afad, destiné aux personnes déplacées, dans la ville d'Al-Dabba, au nord du Soudan, le 25 novembre 2025. AFP or licensors

Une attaque menée par drones des paramilitaires contre la ville de Kalogi, contrôlée par l’armée, dans l’État du Kordofan-Sud au Soudan, a tué des dizaines de civils, dont des enfants, a déclaré dimanche un responsable local à l’AFP.

Le 07/12/2025 à 08h01

Trois frappes ont été menées lors de cette attaque, jeudi, touchant «d’abord une école maternelle, puis un hôpital» puis «des personnes qui tentaient de secourir les enfants», a déclaré à l’AFP Essam al-Din al-Sayed, chef de l’unité administrative de Kalogi, via une connexion Starlink.

Il a imputé l’attaque aux Forces de soutien rapide (FSR), en guerre avec l’armée depuis avril 2023, et leurs alliés du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord dirigé par Abdelaziz al-Hilu.

L’agence des Nations unies pour l’enfance avait déclaré jeudi que l’attaque avait tué plus de 10 enfants âgés de 5 à 7 ans, tandis que le ministère des Affaires étrangères, aligné sur l’armée, a estimé le nombre de morts à 79, dont 43 enfants.

La vérification indépendante des informations provenant de la région du Kordofan reste difficile en raison des restrictions d’accès et de l’insécurité persistante.

«Tuer des enfants dans leur école est une violation horrible des droits de l’enfant», avait fustigé Sheldon Yett, représentant de l’Unicef au Soudan, exhortant toutes les parties à cesser les attaques et à permettre l’accès humanitaire.

Après avoir pris fin octobre El-Facher, dernier bastion de l’armée dans l’ouest du Soudan, les FSR ont poussé leur offensive dans la région pétrolifère du Kordofan, plus à l’est.

Selon l’ONU, plus de 40.000 personnes ont fui la région au cours du mois dernier.

Selon les analystes, la poussée des paramilitaires vise à briser l’arc défensif de l’armée autour du centre du Soudan et à préparer le terrain pour tenter de reprendre les grandes villes, dont Khartoum, reprise par l’armée au printemps.

Depuis avril 2023, les combats au Soudan ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.

Par Le360 (avec AFP)
Le 07/12/2025 à 08h01