Cela a duré moins de deux ans, mais deux années de trop pour le secteur du tourisme. Le visa d’entrée, mis en place en juillet 2013, sera supprimé dès le 1er mai. C’est l'annonce faite par le président sénégalais Macky Sall dont les équipes avaient eu la fausse bonne idée d’instaurer, en mesure de réciprocité, le visa d’entrée à tous les pays qui l'imposaient aux citoyens sénégalais. Du coup, Français, Anglais, Espagnols ou Américains, entre autres nationalités, devaient s’acquitter d’une somme de 50 euros et effectuer des procédures interminables par internet.
L’estocade au secteur touristiqueMalgré beaucoup de facilités offertes, le visa d’entrée est un échec reconnaît aujourd’hui le président sénégalais. Il n’a pas atteint les objectifs qui lui étaient fixés lors de sa mise en place et ses recettes sont tellement faibles que l’on évite soigneusement d’en parler officiellement. Plus grave, cette mesure avait fini par porter l’estocade à un secteur touristique agonisant. Le Sénégal accueille aujourd’hui moins de 500.000 touristes, contre 800.000 il y a quelques années. Le secteur fait pourtant partie des premiers pourvoyeurs en devises. Une bouffée d'air en tout cas pour les professionnels du tourisme qui n'avaient pas été concertés lors de la mise en place de la mesure. Pour Moustapha Kane, président du syndicat patronal de l’industrie hôtelière (SIPH), "il s’agit d’une décision courageuse que réclamait la profession".
Réduction de la fiscalitéD’autres mesures ont également été prises pour permettre au tourisme de se redresser. "La parafiscalité sur le billet d'avion sera réduite de 50 % pour abaisser le prix du billet, a ajouté Macky Sall dans son discours d’indépendance du 4 avril. Seront concernées, la redevance passager et la taxe de sûreté, dont le cumul s'élève à 8,4 milliards de F CFA", soit environ 12,8 millions d'euros par an (135 millions de dirhams env.). Jusqu'à présent, le Sénégal imposait la taxe la plus élevée sur le billet d’avion en Afrique. Par ailleurs, des négociations seront ouvertes avec les compagnies aériennes, toujours selon le président sénégalais, pour ramener la surcharge carburant autour de 100 euros, contre 215 actuellement. Pour rappel, cette surcharge n’est que de 70 euros pour le Maroc et l’Egypte. Toutes ces taxes avaient été mises en place ou augmentées considérablement pour financer la construction de l'aéroport de Diass, à 50 km de Dakar. Mais elles ont eu pour effet de rendre non compétitive la destination Sénégal où un séjour d'une semaine coûte jusqu'à 400 euros (4280 dirhams environ) de plus que d'autres destinations comparables.




