Dans un entretien récemment accordé à l’hebdomadaire français, L'Express, le président Macky Sall a confirmé qu’il y aura un référendum en mai 2016 (pour amender la Constitution), ainsi qu’une élection présidentielle en 2017.
En vue de ces échéances, les manœuvres politiques ont déjà commencé, avec en coulisses des jeux d’alliances qui se forment. Ce mardi 2 février, plusieurs journaux sénégalais se sont fait écho de la rencontre, à Versailles (Paris) entre Malick Gakou, patron du Grand parti (GP), une dissidence de l’Alliance des forces du progrès (AFP) de Moustapha Niasse, actuel président de l’Assemblée nationale et allié de Macky Sall, et l’ancien président de la République et toujours secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS), Abdoulaye Wade.
Le quotidien L’Observateur soutient ainsi que l’idée d’une éventuelle coalition électorale a été avancée lors de cette rencontre. D’après le journal, qui dit avoir joint au téléphone le leader du GP, ce dernier aurait déclaré que «toutes les questions ont été évoquées […]. On s’est entendu sur l’essentiel» des questions d’ordre politique.
Cette rencontre entre les deux opposants, qui fait suite à une autre entre Gakou et Karim Wade, candidat déclaré du PDS pour la prochaine présidentielle, dont le Groupe de travail des Nations Unies considère toujours l’incarcération comme étant «arbitraire», sonne comme un rapprochement stratégique.
Pendant ce temps, un autre opposant, Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et président de l’Union des centristes du Sénégal (UCS) a aussi rendu visite dernièrement à Karim Wade –décidément au centre des manœuvres– avec qui il formait un célèbre duo sous le régime Wade, au point qu’on les surnommait «les jumeaux».
D’après certaines sources, c’est Abdoulaye Wade, le "papy" de la politique sénégalaise, qui cherche, depuis son nid d’oiseau à Versailles, à unir l’opposition pour constituer un large front contre Macky Sall.
Toutefois, ce dernier a aussi ses fidèles au rang desquels Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale, qui a déjà annoncé que son parti, l’AFP, soutiendra Macky Sall lors de la prochaine présidentielle.
La situation est moins simple pour l’autre «fidèle» du président, Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste (PS). Ce dernier se voit déborder à sa gauche par Khalifa Sall, le maire de Dakar.
Les deux hommes se mènent depuis quelques mois une guerre froide, par presse interposée, sur l’éventualité d’une candidature du PS en 2017. Les instances du parti ayant d’ores et déjà indiqué ne pas imaginer une présidentielle sans un candidat du PS, certains observateurs annoncent déjà une primaire Tanor-Khalifa. Sauf qu’on voit mal Tanor se présenter contre Macky.