Le responsable a notamment réclamé "un cessez-le-feu humanitaire" autour des installations participant à la distribution d'aide alimentaire ou des infrastructures (ports) permettant de l'acheminer, lors d'une réunion du Conseil de sécurité convoquée à l'initiative du Royaume-Uni en raison de la dégradation constatée dans le pays. "Les parties du conflit continuent de violer le droit humanitaire international", a-t-il dénoncé, en évoquant par exemple l'occupation d'entrepots contenant de la nourriture ou des attaques contre des hôpitaux.
Depuis la dernière mise en garde de l'ONU en septembre, "la situation a empiré", a ajouté Mark Lowcock. Il a écarté d'avance les arguments selon lesquels il répéterait tous les mois les mêmes avertissements. Les choses empirent vraiment et l'ONU était dans l'erreur récemment en évoquant le nombre de 11 millions de personnes pouvant être touchées par la famine, a-t-il dit.
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L'estimation à prendre en compte est "14 millions", soit la moitié de la population totale du pays, a insisté le responsable de l'ONU. Mark Lowcock a rappelé que trois critères permettaient de déclarer une famine: un foyer sur cinq fait face à un manque extrême de nourriture, plus de 30% d'enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, et au moins deux personnes sur 10.000 décédent chaque jour.
Pour éviter la famine, outre un "cessez-le-feu humanitaire", il est nécessaire de protéger l'approvisionnement en nourriture dans le pays, d'aider financièrement l'économie via la Banque centrale, d'accentuer l'aide humanitaire et que les belligérants s'engagent dans une résolution politique du conflit, a-t-il énuméré.
Depuis 2015, le Yémen est soumis à une guerre opposant les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui contrôlent le port de Hodeida ainsi que la capitale yéménite Sanaa, à une coalition arabe sous commandement saoudien qui défend le gouvernement réfugié à Aden (sud). En plus de trois ans, le conflit a fait près de 10.000 morts, selon l'ONU.