L’usage veut qu’à l’issue de chaque entrevue entre un Secrétaire d’Etat américain et un homologue étranger, des journalistes soient invités à un point de presse pour poser des questions concernant les relations bilatérales. Sauf que nos confrères américains ont préféré regarder ailleurs, ignorant complètement la présence de Ramtane Lamamra dont le département s’est fendu, à la veille de son entrevue avec Rex Tillerson, d’un communiqué, relayé à grand roulement de tambours par l’APS, où il était précisé que la question du «Sahara occidental» figurait à l’ordre du jour de cette entrevue!
Circulez, rentrez, il n’y a rien à voir. Car les confrères américains ont placé le cursus plutôt sur l’affaire d’ «espionnage» par les Russes du bureau Ovale du président Trump. «Je n’aurais aucun moyen de le savoir. Merci et au revoir…», a lancé Rex Tillerson qui revient sur ses pas suivi du ministre algérien Ramtane Lamamra.
Pendant ce temps, une autre question fuse: «Monsieur le Secrétaire, avez-vous des commentaires sur les manifestations violentes contre l'ambassade de Turquie à Washington?». Aucune réponse de la part de Rex Tillerson, toujours talonné par son «hôte» algérien visiblement froissé par l’indifférence des journalistes américains et peut-être même par le secrétaire d’Etat US.
L’indifférence avec laquelle Lamamra a été reçu par les journalistes américains est très édifiante en effet sur ce supposé «leadership continental» que ne cessent de clamer des apparatchiks ossifiés tapis aux luxueux club des Pins, à Alger. L’Algérie epsilon, c’est aussi la leçon à retenir de ce point de presse qui met le régime algérien face à son insignifiance.