"Certaines de ces activités étaient initiées d'Iran, d'autres de Russie. Il s'agissait de campagnes distinctes et nous n'avons identifié aucun lien ou coordination entre elles", souligne sur son blog Facebook, à qui il a été vivement reproché, notamment après la campagne électorale de 2016 aux Etats-Unis, de ne pas faire assez pour lutter contre ce genre d'abus.
Les services de renseignements américains avaient révélé que des opérateurs russes s'étaient servis --entre autres-- de Facebook pour tenter d'influer sur l'élection qui a mené Donald Trump à la Maison Blanche. Moscou a toujours réfuté ces accusations. A l'approche des élections législatives de novembre aux Etats-Unis, les autorités ont indiqué que les opérations d'ingérence russe avaient repris de plus belle. "Nous bannissons ce genre de comportements parce que nous voulons que les gens aient confiance dans les connexions qu'ils font sur Facebook", a souligné le réseau social tout en soulignant l'immensité de la tâche. "C'est un défi permanent parce que les responsables (de ces activités) sont déterminés et disposent de moyens financiers importants".
Le président de la commission du renseignement du Sénat, Richard Burr a appelé à une union sacrée, dans un communiqué. Pour lui, l'annonce de Facebook renforce sa conviction que "le but de ces campagnes étrangères sur les réseaux sociaux est de semer la discorde, que la Russie n'est pas le seul acteur étranger hostile à développer ces capacités, et que pour contrer ces menaces il faut que les entreprises, les forces de l'ordre, le Congrès et les services de renseignement travaillent ensemble".
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Facebook a aussi reconnu qu'il n'était pas possible de s'attaquer seul au problème et indiqué avoir collaboré avec les forces de l'ordre, des experts et d'autres compagnies. Facebook a fermé 652 pages, groupes et comptes "inauthentiques" initiés d'Iran et qui visaient des gens au Proche-Orient, en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sur Facebook et d'autres services en ligne.
Le réseau social a été alerté par une entreprise spécialisée dans la cybersécurité de l'existence de pages contrôlées par un groupe dénommé "Liberty Front Press", qui, selon Facebook, est lié "à des médias d'Etat iraniens" dont notamment Press TV. Les premiers comptes "Liberty Front Press" ont été créés en 2013 et en 2017 et se sont concentrés sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni sans jamais révéler leur lien avec l'Etat iranien, affirme Facebook, qui dit avoir partagé ses informations avec les autorités américaines et britanniques.
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Outre la fermeture des pages liées à l'Iran, Facebook a annoncé avoir continué à clore des pages qui peuvent être "liées à des sources, identifiées au préalable par le gouvernement américain comme pilotées par les services de renseignements militaires russes". Les contenus de ces pages désormais closes concernaient essentiellement l'Ukraine et la Syrie. Là encore le réseau social a indiqué collaborer pleinement avec la police américaine.
L'annonce de cette nouvelle vague de fermeture de comptes "inauthentiques", qui fait suite à une annonce similaire du groupe de Mark Zuckerberg le 31 juillet, intervient au lendemain de révélations du géant informatique Microsoft sur l'étendue des opérations d'ingérence du gouvernement russe aux Etats-Unis. Microsoft accuse des pirates informatiques russes au service du Kremlin d'avoir visé les sites internet de centres de réflexion conservateurs américains.
Le géant américain des logiciels a indiqué avoir fermé la semaine dernière six faux noms de domaine créés par le célèbre groupe de pirates "Fancy Bear", considéré comme étant contrôlé par les services de renseignement russes. Si Facebook s'est lancé tous azimuts dans la lutte contre les Fake News et les opérations de désinformation pour ne pas entamer plus avant la confiance des usagers, le groupe reconnaît qu'il existe toujours "une tension entre éliminer rapidement ces acteurs nocifs et améliorer nos défenses sur le long terme".