Projection: les 100 premiers jours de Trump à la Maison Blanche

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Pour Donald Trump, élu président des Etats-Unis dans un scrutin choc, il faut maintenant se préparer à gouverner à partir du 20 janvier. Selon ses promesses de campagne, il entend mener le changement au pas de charge, durant les cent premiers jours.

Le 09/11/2016 à 20h41

Il a notamment promis "un premier jour très chargé". "Le changement commencera dès mon premier jour", a-t-il affirmé.

Le milliardaire de 70 ans, grand pourfendeur d'un "système complètement truqué", a promis de "rendre à l'Amérique sa grandeur", avec deux idées fortes: revitaliser l'économie et protéger les Américains.

Il les avait détaillées le 22 octobre à Gettysburg, en Pennsylvanie, lieu historique de la guerre de Sécession et d'un discours célèbre du président Abraham Lincoln en 1863.

Dès son premier jour, Donald Trump entend ainsi annoncer son "intention de renégocier" le traité de libre-échange nord-américain (NAFTA), et le retrait des Etats-Unis du partenariat trans-pacifique (TPP).

Il lèvera aussi les restrictions à la production d'énergies fossiles, relancera le projet d'oléoduc Keystone XL, un gigantesque projet américano-canadien auquel le président Barack Obama avait mis son veto en février 2015, et annulera des milliards de dollars de paiements qu'il était prévu de verser aux Nations Unies pour les programmes visant à lutter contre le changement climatique.

Le milliardaire républicain commencera aussi, a-t-il affirmé, "à expulser plus de deux millions d'immigrants criminels et à annuler les visas de pays étrangers qui ne les reprendront pas", a-t-il affirmé. Il "suspendra aussi l'immigration de régions enclines au terrorisme" et mettra en place des "contrôles extrêmes aux frontières".

Toutes ces mesures font partie d'un "contrat", selon lui "révolutionnaire", avec l'électeur américain.

Donald Trump a aussi promis de s'attaquer immédiatement à ce qu'il décrit comme la corruption à Washington avec, notamment, la limite des mandats des élus du Congrès, le gel des embauches de fonctionnaires fédéraux et l'interdiction pendant cinq ans pour les personnels de la Maison Blanche et du Congrès de devenir lobbyistes.

Il entend aussi annuler tous les décrets présidentiels anticonstitutionnels selon lui, signés par le président Barack Obama.

En dépit de ses tensions avec son parti, pour l'instant majoritaire à la Chambre et au Sénat, Trump promet aussi de travailler avec le Congrès pour introduire et pousser à l'adoption d'un plan économique créant vingt-cinq millions d'emplois sur dix ans, à travers notamment des baisses d'impôts substantielles pour la classe moyenne et les entreprises. Avec l'objectif d'une croissance de 4% par an.

Le mur à la frontière mexicaine sera financé et, selon lui, entièrement remboursé par le Mexique. Une peine de prison fédérale de deux ans minimum sera aussi imposée à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux Etats-Unis.

Donald Trump travaillera aussi à l'abolition la plus rapide possible de la loi sur l'assurance maladie surnommée "Obamacare". Le grand projet du président Obama en faveur d'une couverture maladie pour tous a rencontré de nombreuses critiques car il s'était accompagné d'une hausse des primes d'assurance pour des familles de la classe moyenne.

A son programme également, 1.000 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures dans les dix ans à venir, grâce à des partenariats public-privé et des investissements privés encouragés par des abattements fiscaux.

Mais son discours de Gettysburg s'est arrêté aux frontières des Etats-Unis. Aucun détail concernant la politique étrangère ne figure dans son programme des cent premiers jours. Comment financera-t-il ce programme ? Que pourra-t-il vraiment accomplir ? De nombreux experts sont dubitatifs, d'autant plus que Donald Trump a souvent varié ses propositions.

Ainsi, ne figuraient pas dans le discours de Gettysburg, l'expulsion des onze millions d'immigrants clandestins ou la fin du programme d'accueil des réfugiés syriens que Donald Trump se propose de mettre en oeuvre.

Le 09/11/2016 à 20h41