A onze semaines exactement du premier tour, et à défaut de grands meetings, Yannick Jadot (EELV), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Fabien Roussel (PCF), Valérie Pécresse (LR), Eric Zemmour (Reconquête) et Marine Le Pen (RN) sont attendus sur les divers plateaux radio et télé tout au long de la journée.
En meeting hier, samedi 22 janvier 2022, à Cannes devant 4.000 personnes, Eric Zemmour a mis en valeur sa dernière recrue en provenance du Rassemblement national, l'eurodéputé Gilbert Collard.
L'arrivée de cet avocat médiatique de 73 ans, qui était relativement marginalisé au RN, nourrit le discours du candidat Zemmour sur l'union du «peuple de droite» que, selon lui, il serait le seul à pouvoir réaliser et qui serait la clé d'un pouvoir qui s'est jusqu'à présent refusé à Marine Le Pen.
Marine Le Pen a répondu vivement à l'initiative, fustigeant «une dérive du mercenariat» lors de Dimanche en politique sur France 3.
«Pour des gens qui vous expliquent toute la journée qu'ils vont sauver la France, ne pas être capable de décrocher son téléphone pour dire à la personne qui vous a fait élire, "j'ai pris la décision d'aller chez un concurrent" en pleine campagne présidentielle de surcroît, c'est vraiment déplorable», a-t-elle ajouté, appelant Gilbert Collard à démissionner de son mandat parlementaire.
Marine Le Pen se dit par ailleurs persuadée que «le rôle d'Eric Zemmour est de m'empêcher d'arriver au second tour et non pas d'être au second tour lui-même».
A gauche, la «primaire populaire», disqualifiée par les principaux candidats de gauche qu'elle entend départager, sonne le dernier rappel des électeurs, qui ont jusqu'à minuit pour s'inscrire à cette initiative lancée hors des partis.
Selon un pointage dimanche à midi, quelque 404.000 personnes étaient déjà inscrites pour voter entre le jeudi 27 et le dimanche 30 janvier pour désigner, parmi sept personnalités de gauche, celle qui sera soutenue.
Ce chiffre est nettement supérieur à ceux de la primaire écologiste de septembre (122.000 inscrits) et au congrès des Républicains début décembre (près de 140.000).
Mais trois des sept candidats -Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo- ont refusé par avance de reconnaître le résultat du vote, et se retrouvent impliqués dans le scrutin malgré eux. Ils ont chacun demandé que leurs noms soient retirés de la liste des candidats.
L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, déclarée candidate il y a seulement une semaine, et trois candidats de moindre envergure ont quant à eux promis de se plier aux résultats.
Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria hier, samedi 22 janvier 2021, pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof, la gauche serait laminée le 10 avril avec Jean-Luc Mélenchon à 8%, Yannick Jadot à 7%, Christiane Taubira à 5% et Anne Hidalgo à 3,5%.
D'après la même enquête, le sortant Emmanuel Macron continue de dominer les intentions de vote.
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Il arriverait largement en tête du premier tour avec 25%, devant Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen (RN) à égalité à 15,5%. Au second tour, Emmanuel Macron obtiendrait 54% des voix face à Valérie Pécresse (46%), et 57% contre Marine Le Pen (43%).
Emmanuel Macron passera demain, lundi 24 janvier 2022 et le lendemain, mardi, deux jours dans le Limousin afin de présenter son bilan sur des sujets comme les zones blanches, le retour des services publics ou les déserts médicaux, tous des points sensibles dans le monde rural à l'approche de la présidentielle.
A en croire un proche, il ne devrait pas, en revanche, lever officiellement à cette occasion le secret de polichinelle de sa candidature.
Enfin, pour tous les candidats la semaine qui s'ouvre devrait être celle du coup d'envoi réel de leur quête de parrainages, avec la publication attendue mercredi du décret de convocation des électeurs pour les deux tours des 10 et 24 avril.
A chaque élection présidentielle, la chasse aux 500 signatures d'élus nécessaires pour concourir est ardue pour la majorité des candidats, fortement consommatrice du temps des militants, et parfois indécise jusqu'à la date limite, fixée cette année par le Conseil constitutionnel au 4 mars à 18h00 précises.
Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont notamment fait état de leurs difficultés à obtenir leurs parrainages.