Première réunion à Paris entre Américains, Européens et Ukrainiens, rendez-vous à Londres

Lors d'une réunion diplomatique entre des représentants américains, britanniques, allemands et ukrainiens au Quai d'Orsay, à Paris, le 17 avril 2025. AFP or licensors

De premières discussions sur l’Ukraine impliquant Américains, Européens et Ukrainiens se sont déroulées jeudi à Paris, avant une prochaine réunion à Londres, au moment où les négociations de cessez-le-feu initiées par Washington piétinent et où les Européens veulent imposer leur voix.

Le 18/04/2025 à 07h04

Le président français Emmanuel Macron a salué sur X une «discussion positive et constructive» sur l’Ukraine, estimant que «nous partageons tous la même volonté de paix», plus de trois ans après le début du conflit russo-ukrainien en février 2022.

«Les échanges se poursuivront dès la semaine prochaine à Londres», a-t-il précisé, estimant que «la coordination entre alliés est cruciale», alors que les Européens craignent depuis des semaines d’être mis à l’écart des négociations.

«La nouveauté (...) c’est qu’aujourd’hui à Paris, les États-Unis, l’Ukraine et les Européens se sont retrouvés autour d’une même table» pour évoquer les pistes vers «une paix juste et durable», a souligné le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot lors d’une brève allocution.

Les États-Unis «ont compris qu’une paix juste et durable, une paix durable, ne peut être atteinte qu’avec le consentement et la contribution des Européens», a insisté le ministre interrogé plus tard sur la chaîne LCI.

Échange Rubio-Lavrov

De son côté, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, présent à Paris, a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui faire part des échanges de la journée. Il a transmis le «même message» à Moscou qu’aux Européens et aux Ukrainiens, selon un communiqué du département d’État: «L’accueil encourageant réservé à Paris au cadre américain montre que la paix est possible si toutes les parties s’engagent à parvenir à un accord».

Les deux hommes «ont convenu de la nécessité de maintenir des canaux de communication rapides, en particulier à la lumière des réunions prévues la semaine prochaine entre des fonctionnaires américains et européens et des représentants ukrainiens», a pour sa part indiqué le ministère des Affaires étrangères russe sur Telegram.

Concernant la réunion de Paris, la présidence ukrainienne a salué «une discussion constructive et positive». Après lui avoir parlé par téléphone en amont des discussions, le président Emmanuel Macron s’est entretenu avec Volodymyr Zelensky à l’issue des réunions. Ce dernier avait appelé jeudi matin à faire «pression» sur le Kremlin pour «mettre fin à (la) guerre et garantir une paix durable».

Outre les Américains, une délégation ukrainienne de haut niveau dont le chef de la diplomatie Andriï Sybiga, et des conseillers à la sécurité britannique et allemand, ont également participé aux échanges à Paris.

Flou sur les garanties de sécurité

Ce troisième déplacement en Europe du secrétaire d’État américain intervient alors que des négociations, lancées par l’administration Trump pour une trêve dans le conflit en Ukraine peinent à progresser.

Sous la pression de Washington, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats pour 30 jours, ignorée par la Russie. Paris et Londres ont de leur côté monté une «coalition des volontaires», composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une «force de réassurance» destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu.

Mais un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou. Et le sujet n’a pas été abordé en détail dans les compte-rendus émis jeudi par la France. «Les Américains sont prêts à discuter de la question des garanties de sécurité», s’est borné à dire la présidence française.

Par Le360 (avec AFP)
Le 18/04/2025 à 07h04