Le Conseil des ministres qataris, réuni mercredi en session ordinaire, a approuvé cette mesure, a rapporté l'agence officielle de presse du Qatar QNA.
Selon les nouvelles dispositions, les enfants nés de mères qataries mariées à des étrangers vont bénéficier de ce statut, ainsi que ceux "ayant rendu service au Qatar" et les étrangers dont "les compétences peuvent bénéficier au pays", selon l'agence.
Une commission au sein du ministère de l'Intérieur va statuer sur les cas des bénéficiaires, a ajouté l'agence.
Cette catégorie de résidents aura comme privilège le même accès qu'ont les Qataris aux services publics gratuits, comme la santé et l'éducation. Ils auront la priorité dans les nominations aux emplois dans l'administration et l'armée. Ce statut donne également le droit de devenir propriétaire de biens immobiliers et d'exercer certaines activités commerciales sans besoin d'un partenaire qatariote, selon l'agence QNA.
Cette mesure, même si elle n'égale pas l'octroi de la nationalité à des résidents étrangers, est une première dans le Golfe.
Les naturalisations dans les pays arabes du Golfe sont rarissimes et le statut des étrangers, dont des millions travaillent dans la région, est strictement réglementé. Les permis de résidence restent généralement régis par le système de Kafala qui veut que tout étranger résidant dans l'un de ces pays doit avoir un sponsor local.
Le Qatar, riche pays gazier, a une population de 2,4 millions de personnes, dont 90% d'étrangers, en grande partie des ouvriers du sud-est asiatique.
La nouvelle mesure s'adresse à des expatriés ayant des compétences plutôt qu'à la grande masse des travailleurs étrangers.
Elle intervient au moment où le Qatar est mis au ban par ses voisins qui l'accusent de soutien au "terrorisme" et de rapprochement avec l'Iran, le grand rival chiite de l'Arabie saoudite, pays sunnite membre du Quartet anti-Doha.
Ces pays du Golfe ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le Qatar et lui ont imposé de sévères restrictions économiques et aériennes.