Abstraction faite des missiles antiaériens et de quelques bombes guidées, les exportations d’armes sud-africaines vers l’Algérie ont été suspendues et ce, depuis le 22 novembre 2019. C’est ce que rapporte Middle East Eye, site spécialisé dans les questions de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord), basé à Londres.
La décision a été prise par le National Conventional Arms Control Committee (NCACC), organisme qui dépend du Parlement sud-africain et qui accorde les licences d’exportation aux entreprises locales d’armement et de technologies militaires.
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À l’origine de cette suspension, qui concerne également l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Sultanat d’Oman, le non-respect par ces pays arabes d’une clause contractuelle permettant à l’organisme de contrôle sud-africain d’effectuer des inspections inopinées chez le client pour s’assurer qu’il n’y a pas eu de réexportation vers une tierce partie ou de tentative de copie locale de la technologie sud-africaine.
«L’Algérie a été un grand acheteur d’équipements militaires sud-africains durant les années 90 et jusqu’au changement de chef d’état-major. Le précédent, Mohamed Lamari, avait une relation personnelle particulière avec Nelson Mandela, dont il fut l’instructeur militaire en 1962. Cette amitié avait débouché sur un accord de défense signé au début des années 2000 et une grande coopération» , rappelle la même source.
Que s’est alors passé pour que Pretoria, pourtant allié historique de l'Algérie, suspende les exportations d’armes vers le voisin de l'Est? «Parfois, l’Algérie a recours aux technologies sud-africaines en passant par d’autres pays comme les Émirats ou l’Ukraine: ce fut le cas pour la rénovation des hélicoptères Mi 24 MKIII algériens réalisée en Ukraine il y a trois ans et qui avait impliqué des ingénieurs sud-africains et des équipements de ce pays», explique Middle East Eye.
«Aujourd’hui, les achats d’armes sud-africaines par l’Algérie se limitent aux missiles qui équipent les hélicoptères, les missiles antiaériens qui se trouvent sur les frégates Meko et quelques bombes guidées», relève la même source.