Déjà accueilli en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut ce jeudi 15 mai aux Émirats arabes unis une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d’un coup d’éclat sur la Syrie.
Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important du président américain après son passage à Rome pour les funérailles du pape. Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces pays de plus en plus influents sur la scène diplomatique internationale.
Mais alors qu’en 2017, il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Donald Trump ne devrait pas repartir des Émirats arabes unis sans avoir glané des promesses d’investissements et de commandes aux montants aussi faramineux. L’Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d’investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l’avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.
Adepte d’une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l’amitié des États-Unis ne va pas sans contreparties. Et s’il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président Ahmad al-Charaa, c’est en bonne partie dû à l’insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Président syrien «séduisant»
Le dirigeant du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de «deals» spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans. Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d’État syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les États-Unis, et qu’il a décrit comme un homme «jeune et séduisant».
L’ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l’ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d’appels au respect des droits humains et à la démocratie. Dans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.
Ne pas «sonder les âmes»
«Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c’est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d’utiliser l’action américaine pour faire justice», a-t-il déclaré. «C’est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l’Amérique», a encore dit l’ancien promoteur immobilier.
L’extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance. Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d’extrême-droite en Europe, a applaudi «la meilleure explication d’une politique étrangère intelligente et réaliste que j’aie jamais entendue de la part d’un président américain».








