Le meeting du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), un parti de l’opposition historique mauritanienne, organisé mercredi en fin d’après midi en plein centre de Nouakchott, a attiré plusieurs milliers d’individus : partisans, sympathisants et simples curieux.
Galvanisé par la présence d’une véritable marée humaine, Ahmed Ould Daddah, leader du parti, plusieurs fois candidats malheureux aux différentes élections présidentielles, a tenu un discours très offensif.
Il a d’abord dressé un tableau sombre de la situation politique, économique et sociale de la Mauritanie avant d’avertir que «le peuple a trop patienté, et la patience à des limites».
Cette figure marquante de l’opposition s’est par la suite adressée directement au président Mohamed Ould Adel Aziz pour l’inviter «à quitter le pouvoir aujourd’hui, et pas demain, avec la garantie qu’il n’aura pas de comptes à rendre au peuple». Très engagé, Daddah ajoute que «le changement est imminent et ne requière qu’un minimum d’organisation et de sincérité».
Devant une assistance en délire, le président RFD a affirmé que ce meeting bat tous les records de popularité des manifestations du même genre organisées par le parti au cours des vingt quatre dernières années.
Dans l’analyse de ces propos, les observateurs s’interrogent au sujet des certitudes quant à «l’imminence du changement» assenées par le vieux leader de l’opposition mauritanienne.
D’autres, à l’image de cet ancien directeur d’une agence publique nationale, relèvent la description d’une situation «catastrophe» et déplore le défaut de proposition d’une alternative crédible.
