Bartosz Kownacki, vice-ministre de la Défense, a réagi ainsi à l'annulation par la France de l'invitation d'une délégation polonaise à la foire Euronaval qui se tiendra à Paris du 17 au 21 octobre prochains.
"La partie française nous a invités officiellement il y a longtemps, et maintenant elle nous montre la porte", a-t-il dit sur une chaîne de télévision privée TVN24. "Mais ce sont les gens à qui nous avons appris il y a quelques siècles à manger avec la fourchette, ce qui explique peut-être leur comportement aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Il faisait référence au fait que la fourchette a été introduite en France par Henri III qui avait été élu roi de Pologne (1573-1575) avant de rentrer en France.
Les historiens sont cependant partagés quant à l'origine de sa fourchette, certains affirmant que Henri de Valois l'avait découverte à Venise, où il est passé en quittant la Pologne. D'autres pensent qu'il a pu la découvrir en Pologne, où la fourchette a été apportée un demi-siècle plus tôt par la reine Bona Sforza, fille du duc de Milan.
Les propos de M. Kownacki ont été violemment critiqués par l'opposition et même par la porte-parole du parti au pouvoir Droit et justice, Beata Mazurek, qui les a qualifiés de "malheureux" et de "peu diplomatiques".
"Le ministre Kownacki est peut-être le premier homme politique à commettre un suicide diplomatique à coup de fourchette", a commenté l'hebdomadaire Polityka sur son site web.
Le vice-ministre a révélé par ailleurs que la délégation polonaise devait rencontrer à Paris des représentants d'un chantier naval français pour parler de sous-marins (qui devraient faire l'objet d'un appel d'offres polonais dans un avenir non précisé).
"Mais en réalité ce n'est pas une grosse perte pour nous (...) il y a d'autres concurrents. Nous sommes intéressés par la coopération avec d'autres pays, peut-être dans cette situation il sera plus facile de prendre certaines décisions", a-t-il ajouté.
L'annulation de l'invitation de la Pologne à la foire Euronaval, révélée ce 12 octobre par plusieurs médias citant une lettre officielle reçue à l'ambassade de Pologne à Paris, a été confirmée à l'AFP à Paris par des sources proches du dossier, mais aucune réaction officielle n'a pu être obtenue.