Le Venezuela dénonce un projet d’attentat visant l’ambassade américaine pour lui nuire

Cette combinaison de photos, créée le 7 août 2025, montre le président américain Donald Trump (à gauche) à Grand Rapids, dans le Michigan, le 5 novembre 2024, et le président vénézuélien Nicolas Maduro (à droite) à Caracas, le 31 juillet 2024. (Photo de KAMIL KRZACZYNSKI et Federico PARRA / AFP). AFP or licensors

Le Venezuela a dénoncé lundi soir des préparatifs d’attentat à l’explosif contre l’ambassade américaine à Caracas placée sous sa protection, évoquant une manipulation pour exacerber les tensions avec les Etats-Unis, dont des bateaux de guerre sont déployés dans les Caraïbes.

Le 07/10/2025 à 08h06

«C’était une action de provocation», a assuré le président vénézuélien Nicolas Maduro à la télévision, décrivant une opération «sous fausse bannière» (fausse identité, ndlr).

Le chef de l’État a affirmé que «deux sources, l’une nationale, l’autre internationale» avaient fourni des informations concordantes sur la «possibilité qu’un groupe terroriste local place une charge explosive à l’ambassade des États-Unis à Caracas».

Selon lui, il s’agissait de «créer un scandale et utiliser le pouvoir de communication des réseaux et les médias pour ensuite blâmer le gouvernement bolivarien (vénézuélien, ndlr) et entamer une escalade de confrontation» menant à la guerre, a-t-il poursuivi.

«Malgré tous nos différends avec les États-Unis, cette ambassade est protégée», a-t-il assuré, et «elle l’est par notre gouvernement conformément au droit international».

«L’ambassade des États-Unis au Venezuela est considérée comme un territoire américain», a-t-il rappelé et la «sécurité a été renforcée» autour de ses bâtiments.

Caracas et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019 et l’ambassade américaine à Caracas est déserte à l’exception de quelques employés.

Le président du parlement vénézuélien Jorge Rodriguez a pour sa part indiqué dans un communiqué que le gouvernement américain avait été prévenu «par trois voies distinctes d’une grave menace».

En parallèle, le pouvoir a organisé dans l’après-midi une marche à Caracas qui s’est terminée devant le siège des Nations Unies. Les manifestants ont conspué la présence des navires de guerre américains à proximité des eaux territoriales du Venezuela et rejeté les accusations de narcotrafic lancées par le président américain Donald Trump.

«Nous ne sommes pas un narco-état, nous sommes bolivariens», pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies lors du rassemblement.

«Nous voulons dire (...) à M. Trump qu’il retire ses navires (et) ses batteries de missiles, car nous ne sommes pas un pays narcotrafiquant. C’est un pays qui lutte contre le narcotrafic», a déclaré à l’AFP Manuel Ladera, 62 ans, agent aéroportuaire.

«C’est un secret»

Depuis plusieurs semaines, une rumeur circule sur les réseaux sociaux selon laquelle la cheffe de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, dans la clandestinité depuis la présidentielle de juillet 2024, aurait trouvé refuge dans l’ambassade américaine vide.

L’intéressée n’a jamais révélé à l’AFP où elle se trouvait et aucune autorité vénézuélienne ou américaine n’a confirmé ces rumeurs.

Mi-septembre, le puissant ministre de l’Intérieur et de la Justice, Diosdado Cabello, a suggéré que Mme Machado se trouvait dans les locaux de l’ambassade américaine.

«Elle est à Valle Arriba, dans une grande maison, où ils disent qu’il n’y a personne, mais il y a quelqu’un (...) mais ne le dites à personne parce que c’est un secret», avait-il ironisé.

L’ambassade des États-Unis se trouve dans le quartier de Valle Arriba.

L’opposition revendique la victoire à la présidentielle de 2024 et maintient que la réélection de Nicolas Maduro, non reconnue par Washington, ni par une grande partie de la communauté internationale, repose sur une fraude.

Washington, qui a déployé des navires militaires en mer des Caraïbes officiellement dans le cadre d’un opération anti-drogue, a lancé de nouveau bombardé vendredi un bateau présumé appartenir à des narcotrafiquants au large du Venezuela, tuant quatre personnes.

Cela porte à au moins quatre les frappes visant de telles embarcations, faisant au moins 21 morts.

Le président Maduro a dénoncé une «agression armée» des États-Unis, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte «pour imposer un changement de régime» et s’emparer des réserves de pétrole parmi les plus importantes au monde.

La veille, son gouvernement avait dénoncé l’«incursion illégale» de chasseurs américains dans une zone sous son contrôle aérien.

Par Le360 (avec AFP)
Le 07/10/2025 à 08h06