La croissance au Moyen-Orient très affectée par la chute des revenus du pétrole

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Une chute de la croissance des principaux pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient pèse lourdement sur les perspectives économiques de l'ensemble de la région, a estimé mardi le Fonds monétaire international (FMI).

Le 10/10/2017 à 16h22

"Les exportateurs de pétrole sont durement touchés par l'ajustement prolongé" de leur budget en raison de la baisse des cours des matières premières, a déclaré le FMI dans son rapport d'octobre sur les prévisions économiques mondiales.

La croissance de l'Iran devrait chuter à 3,5% cette année contre 12,5% en 2016, l'économie irakienne devrait se contracter de 0,4% contre +11% en 2016, tandis que l'économie saoudienne, la plus importante de la région, devrait terminer l'année autour de 0%, contre 1,7% l'an dernier.

L'Arabie saoudite, l'Irak et l'Iran sont les principaux producteurs et exportateurs de pétrole du Moyen-Orient. Ryad est le premier exportateur mondial de brut.L'économie du Koweït devrait être la plus affectée avec une contraction de 2,1% en 2017, tandis que celles des Emirats arabes unis (+1,3%) et de l'Algérie (+1,5%) connaîtront une croissance modeste, selon le FMI.

Dans l'ensemble, la croissance des pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA), qui regroupent les six Etats du Conseil de coopération du Golfe, l'Iran, l'Irak, l'Algérie et la Libye, devrait finir l'année à 1,7% contre 5,6% en 2016.La croissance de tous les pays de la région MENA devrait ralentir sensiblement, passant de 5,1% l'année dernière à 2,2 % en 2017, "en raison du ralentissement de l'économie de la République islamique d'Iran après une croissance très rapide en 2016 et des réductions de la production pétrolière dans les pays exportateurs", a indiqué le FMI.

Le Fonds prévoit que le prix du pétrole atteigne en moyenne 50,3 dollars le baril en 2017, soit un niveau supérieur à celui de 2016, mais qu'il se maintienne autour de 50 dollars jusqu'en 2022.Les exportateurs de pétrole ont perdu des centaines de milliards de dollars depuis que les prix du brut ont commencé à chuter à la mi-2014. Ils ont affiché des déficits budgétaires et certains ont engagé des réformes douloureuses.

Le FMI s'est félicité du train de réformes en Arabie saoudite dont l'économie s'est contractée au cours des deux premiers trimestres de l'année.Du côté du groupe des pays définis par le FMI comme "importateurs de pétrole" dans la région MENA, la croissance devrait passer de 3,6% en 2016 à 4,3% cette année. Parmi eux, le Maroc se distingue particulièrement avec 4,8% pour cette année, après 1,2% en 2016.

Le FMI a toutefois mis en garde contre l'impact des conflits. "Les conflits internes et transfrontaliers dans certaines parties du Moyen-Orient continuent de peser sur l'activité économique", a-t-il déclaré.La croissance économique de la MENA devrait rebondir à 3,2% en 2018, selon le FMI qui relève ses projections de 0,2% par rapport à juillet, principalement en raison d'une demande intérieure plus forte chez les importateurs de pétrole et d'une hausse attendue de la production de brut.

La crise diplomatique entre le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), et une coalition dirigée par Ryad, n'a pas affecté les marchés du GNL qui a continué d'être exporté par Doha, a constaté le FMI.

Le 10/10/2017 à 16h22