John Bolton, «ami du polisario», va-t-il être viré par le président Trump?

John Bolton.

John Bolton. . DR

Le président Trump va-t-il, finalement, sacrifier son Conseiller à la sécurité intérieure, le va-t-en-guerre John Bolton, réputé être proche du polisario? Le très sérieux Washington Post se pose en tout cas la question.

Le 10/05/2019 à 14h23

Rien ne va plus ou presque entre le président Trump et John Boton. Une vérité dont les publications américaines les plus sérieuses ne font plus aucun mystère, tellement les relations entre le président républicain et son conseiller à la sécurité se sont gâtées. «John Bolton est-il sur le point d’avoir la guerre contre l’Iran qu’il a toujours voulue, ou est-il sur le point de perdre son travail?», s'interroge ainsi avec une pointe d'ironie, le prestigieux Washington Post, qui fait état de «prudence accrue» de la part du président Trump envers John Bolton, partisan du «renversement des régimes par la force»!, et dont la fibre va-t-en-guerre est en contradiction avec l'essence même du statut qu’il occupe auprès du président, celui de Conseiller.

Mais passons, car ce n’est pas tant l’Iran que le Venezuela qui semble avoir mis le feu aux poudres de cette discorde. Que reprocherait alors le président Trump à son conseiller John Bolton? Trump en voudrait à Bolton de l’avoir "induit en erreur" sur le cas de Nicolas Maduro, en lui faisant croire qu’il serait facile de remplacer le dictateur chaviste par un jeune opposant, indiquent des responsables de l’Administration américaine, cités par le Washington Post.

«L’insatisfaction du président s’est cristallisée autour du conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, et ce que Trump lui a reproché, c’est une position interventionniste allant à l’encontre de son point de vue selon lequel les États-Unis devraient rester à l’écart des bourbiers étrangers», souligne la même source.

«Trump a déclaré ces derniers jours que Bolton voulait le faire entrer dans une "guerre", pointe un autre responsable au sein de l’administration américaine, qualifiant de «coup d’Etat stupide» le plan proposé par John Bolton pour faire tomber Nicolas Maduro, connu sous le nom de «plan de défection».

Au-delà de l’Iran et du Venezuela, l’on apprend que John Bolton a aussi été écarté du dossier nord-coréen par le président Trump.

Rappelez-vous: le360 rapportait, pas plus tard qu’hier jeudi 9 mai, qu’Alger versait chaque mois, depuis le 1er novembre 2018, une somme de 26.000 euros (286.000 DH) au profit d’un ami de John Bolton, pour contrer l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc. «Une mensualité de 26.000 euros (286.000 DH) est versée par Alger au profit de la firme-Conseil américaine, Keene Consulting, dirigée par David Keene, qui fait partie du cercle d’influence de John Bolton, conseiller du président américain Donald Trump pour la sécurité intérieure», révélait en effet le président du Forum sahraoui-canarien, Miguel Ortiz, dans une déclaration, mardi 7 mai.

John Bolton et David Keene ont toujours eu des «atomes crochus», en politique comme en affaires. Il suffit de souligner à cet effet que Bolton avait pris du service dans la puissante National Rifle Association (NRA), le lobby des armes à feu, dont le président n’était autre que David Keene himself!

Est-ce un hasard si, à peu près un mois après la signature par Alger de son contrat avec le lobbyiste David Keene, le 1er novembre 2018, John Bolton s’était manifesté pour claironner sa «frustration» quant à la persistance du conflit du Sahara, avant de tirer à boulets rouges sur la Minurso, dont il a remis en question l'utilité, voire l'existence!. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 10/05/2019 à 14h23