Italie: menace terroriste basse, mais radicalisation croissante

Paolo Gentiloni, le chef du gouvernement italien, se veut rassurant. 

Paolo Gentiloni, le chef du gouvernement italien, se veut rassurant.  . DR

La menace terroriste reste de "basse intensité" en Italie où la radicalisation islamiste est toutefois en croissance chez les jeunes et les femmes, selon le rapport d'une commission sur ce thème, présenté ce jeudi 5 janvier à Rome.

Le 06/01/2017 à 08h08

"Il y a une spécificité de notre pays, pour certains aspects plutôt rassurante", en ce qui concerne le phénomène du radicalisme islamiste, a déclaré devant la presse le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, en présentant ce rapport.

"La menace reste de basse intensité", a assuré de son côté le président de cette commission gouvernementale, Lorenzo Vidoni. Mais, a-t-il ajouté, "il y a dans notre pays un nombre croissant de jeunes et de femmes qui se radicalisent". Et l'Italie se trouve aujourd'hui dans la même situation que celle vécue par d'autres pays européens il y a cinq ou dix ans, a-t-il encore averti.

Selon ce rapport, l'Italie compte environ une centaine de "combattants étrangers", Italiens partis faire le jihad en Syrie ou en Irak, selon L.Vidoni, un chiffre très inférieur à celui observé par exemple en France ou en Belgique.

L'Italie n'est toutefois pas épargnée par la radicalisation islamiste, qui s'observe essentiellement dans les prisons et sur le Web, a encore indiqué Paolo Gentiloni.

La situation dans les prisons est particulièrement critique, dénonce Antigone, une association de défense des droits des détenus. Aucun gardien de prison ne parle arabe et les imams n'y sont en général pas admis, affirme-t-elle.

"Cela conduit les détenus à choisir parmi eux qui dirige la prière, sans aucune garantie sur ce qui est alors prêché", ajoute cette association, selon laquelle l'Italie compte près de 54.000 détenus, dont environ 6.000 se disent de religion musulmane.

En revanche, Meministre de l'Intérieur, Maroc Minniti, s'est félicité de l'efficacité des expulsions préventives, cent trente-trois l'an dernier, concernant tout ressortissant étranger accusé ou simplement soupçonné de radicalisme.Néanmoins, 'Italie redoute que l'augmentation des arrivées de migrants en provenance du Moyen-Orient ou d'Afrique favorise la radicalisation islamiste, même si Paolo Gentiloni a dit refuser "l'équation "immigration=terrorisme".

Quelque 176.554 migrants se trouvaient au 31 décembre dans des structures d'accueil disséminées dans le pays, contre 103.792 un an plus tôt et 66.066 il y a deux ans, selon le ministère de l'Intérieur.

Le gouvernement cherche à augmenter les rapatriements et le nombre de centres de rétention. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu en Tunisie cette semaine, avant un voyage en Libye, pour favoriser des accords de rapatriement ou une meilleure gestion des flux de départ.

Le 06/01/2017 à 08h08