Une forte explosion a retenti ce matin sur la place Sultanahmet d'Istanbul, en Turquie, faisant au moins dix morts et quinze blessés. Située en plein centre du quartier historique et touristique de la partie européenne de la ville, la place visée est un lieu symbolique, situé entre la basilique sainte-Sophie et la Mosquée bleue. Des touristes allemands et norvégiens figureraient parmi les blessés, selon la chaîne de télévision CNN Turk.
Quelques heures après l’explosion, le président turc Recep Tayiip Erdogan, a pris la parole à la télévision, estimant que l’attentat-suicide est probablement le fait d’un kamikaze d’origine syrienne. "C'est un kamikaze d'origine syrienne qui a perpétré cet acte terroriste", a déclaré le président turc.
Deux hauts responsables de la sécurité ont par ailleurs déclaré qu'il était fort probable que l'attaque soit le fait de combattants de l'Etat islamique.
Les ambulances vont et viennent entre les lieux de l'explosion et les hôpitaux voisins où sont pris en charge les blessés. Le quartier a été bouclé. "Nous prenons des précautions, par crainte d'une deuxième explosion", a dit un agent de police, qui faisait évacuer les personnes présentes sur la place.
"Le sol a tremblé"
"L'explosion a été si forte que le sol a tremblé", a indiqué à l’AFP Caroline, une touriste. "Je me suis enfuie avec ma fille. Nous nous sommes réfugiées dans un bâtiment proche", a-t-elle poursuivi tandis qu’un autre témoin a déclaré avoir vu "une boule de feu" après l’explosion. "J'ai vu au moins dix personnes blessées, l'une d'entre elles était aidée par des touristes. Je suis sûr à 100% qu'il ne s'agissait pas d'une bombe mais d'un attentat suicide", a également indiqué un ressortissant Turc qui n'a pas voulu préciser son nom.
Le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a présidé ce matin une réunion de crise à Istanbul avec le ministre de l'Intérieur et l'ensemble des services de sécurité. Le 10 octobre dernier, le pays avait été frappé par l'attentat le plus meurtrier de son histoire avec une centaine de tués dans une explosion à Ankara. L'attaque, jamais revendiquée, avait été attribuée à une cellule de l'Etat islamique en Turquie.