"Le cabinet de sécurité a décidé de plusieurs mesures pour lutter contre le terrorisme, notamment d'autoriser la police à boucler ou imposer un couvre-feu sur les quartiers de Jérusalem en cas de frictions ou d'incitations à la violence", déclare un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
"Le cabinet a notamment autorisé qu'en plus de la démolition des maisons des terroristes, aucune construction nouvelle ne sera autorisée sur le site en question, que les propriétés des terroristes seront confisquées et que le permis de résident en Israël sera révoqué", selon le communiqué.
Dans la journée, Netanyahu avait promis devant le Parlement d'employer "tous les moyens en notre possession pour ramener le calme". Le gouvernement "va décider aujourd'hui même de moyens supplémentaires forts" qui "prendront effet sur le terrain le plus rapidement possible", avait dit le Premier ministre.
Washington a condamné les deux attaques de Jérusalem.
Rétablir le calme"Les Etats-Unis condamnent avec la plus grande force les attaques terroristes d'aujourd'hui contre des civils israéliens", a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une conférence de presse à Boston. Il a exhorté les autorités israéliennes et palestiniennes à rétablir le calme.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon "a condamné tous les actes de terrorisme auxquels nous avons assisté en Israël et en Palestine", selon son porte-parole. "L'usage apparemment excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes est également troublant et doit être réexaminé sérieusement", a dit M. Ban.
Deux Palestiniens ont semé la terreur dans la matinée de mardi en ouvrant le feu dans un autobus d'Al-Qods, faisant deux morts et plusieurs blessés. Cet attentat ne devrait pas manquer, dans une ville déjà à cran, de ranimer le souvenir des Intifadas de 1987 et de 2000, pendant lesquelles les transports publics étaient une cible privilégiée. C'est la première attaque à l'arme à feu à Al-Qods depuis le début de la flambée de violences le 1er octobre, déclenchée par l'assassinat de deux colons, qui a fait sept morts parmi les Israéliens et une trentaine chez les Palestiniens, dont plusieurs auteurs d'attentat.
Une attaque concomitante à la voiture-bélier et au couteau a fait un mort israélien à Jérusalem-Ouest.
"Opérations héroïques"
La tension demeure vive en Cisjordanie occupée où les Palestiniens étaient appelés mardi à un "jour de colère" et où de nouveaux affrontements ont opposé des centaines de jeunes lanceurs de pierres et les soldats israéliens à Bet El, près de Ramallah, à Qalandiya et à Bethléem. Un Palestinien de 28 ans a été tué dans des heurts, selon des sources médicales.
Dans la Bande de Gaza, un millier de jeunes ont lancé des pierres et des engins incendiaires contre le point de passage d'Erez, sorte de forteresse israélienne dans la barrière de sécurité qui enferme Gaza. Au moins 32 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, selon les secours palestiniens. Deux des trois Palestiniens auteurs des attentats de mardi ont été tués, un autre a été blessé par balles. Le seul survivant est un membre du Hamas, a assuré la sécurité intérieure.
L'organisation islamiste Hamas salue des "opérations héroïques" et estime que "l'Intifada s'intensifie", a déclaré le porte-parole Sami Abou Zouhri à l'AFP.
A quelques minutes de l'attentat dans l'autobus, un Palestinien a foncé avec sa voiture sur des piétons à un arrêt d'autobus dans un quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem-Ouest, tuant une personne et en blessant légèrement une autre.
Des centaines de blessés côté palestinien
Outre les plus de 30 morts dans les violences, une centaine de personnes ont été blessées côté israélien et des centaines côté palestinien depuis le 1er octobre, selon les secours de part et d'autre.
Saëb Erakat, numéro 2 de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a annoncé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) sur la manière dont les forces israéliennes ont neutralisé ces derniers jours certains des auteurs d'attentats. Au cours d'une conférence de presse à Ramallah, Erakat a évoqué des "exécutions extrajudiciaires".