Dans la capitale, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser un petit groupe de manifestants qui lançaient des slogans hostiles au pouvoir dans le quartier de l'université de Téhéran.
De petites manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes de province, notamment Kermanshah (ouest), Shahinshahr (près d'Ispahan), Takestan (nord), Zanjan (nord), Izeh (sud-ouest) où, selon des vidéos mises en ligne par les médias et les réseaux sociaux, des bâtiments publics, des centres religieux, des banques ou des sièges du Bassidj (milice islamique) ont été attaqués et parfois incendiés. Les manifestants ont également attaqué et mis le feu à des voitures de police.
Dans la ville de Doroud (ouest), où deux personnes avaient été tuées samedi soir dans des affrontements, deux autres personnes ont trouvé la mort dimanche soir.
"Des bâtiments publics, des centres religieux et des banques ont été attaqués et certains incendiés. Des agents ont été blessés", a déclaré le préfet de la ville de Doroud à la télévision d'Etat. Selon lui, les manifestants se sont emparés d'un camion de pompiers et l'ont lâché du haut d'une pente. "Le véhicule a percuté un homme âgé et un adolescent qui ont tous les deux été tués", a-t-il ajouté.
"Il y a eu des troubles dans les villes de Nourabad, Doroud et Khoramabad (...) et des fauteurs de troubles ont été arrêtés", a déclaré Habibollah Khojastehpour, le vice-gouverneur de la province de Lorestan (ouest), selon l'agence Mehr. Dix fauteurs de trouble ont également été arrêtés à Oroumieh (nord-ouest), a pour sa part indiqué un responsable local cité par Mehr.
Les manifestations contre les difficultés économiques et le pouvoir ont commencé jeudi dans la ville de Machhad (nord-ouest) et se sont propagées à travers le pays.
Dimanche soir, le président Rohani a affirmé que son pays devait fournir "un espace" pour que la population puisse exprimer ses "inquiétudes quotidiennes", tout en condamnant les violences et la destruction des biens publics. "Critiquer, c'est totalement différent que d'utiliser la violence (...)", a-t-il souligné.
Les autorités ont également limité l'accès aux réseaux sociaux, en particulier les messageries Telegram et Instagram, largement utilisées en Iran, pour empêcher de nouvelles manifestations.