L’Etat guinéen a commencé fin janvier le financement d’une Caisse nationale de prévoyance et de l’Institut national d’assurance maladie obligatoire. La création de ces mutuelles, premier du genre en Guinée pour les travailleurs de l’administration publique, obéissait à l’esprit d’un accord tripartite signé début 2015, entre le gouvernement, le syndicat et le patronat.
Officiellement, les deux institutions ont pour mission de financer les branches invalidité et survivant, maladies et risques professionnels, ainsi que les prestations familiales et vieillesse.
Le mode de financement de ces institutions prévoit «une contribution de 5% applicable au salaire indiciaire des travailleurs au titre de la cotisation salariale, perçue par voie de retenue à la source» et «une contribution de 18% de la masse salariale indiciaire au titre de la contribution patronale, supportée par l’Etat».
En appliquant donc cette mesure sur les salaires en fin janvier, certains fonctionnaires ont constaté une surprise désagréable. La ponction à la source a entrainé des manques qui varient entre 80.000 et plus de 100.000 francs guinéens. De quoi susciter une indignation générale chez des fonctionnaires qui jugent déjà faible leur pouvoir d’achat.
Le vendredi 29 janvier, l’ampleur des indignations était telle que le ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya, a dû publier un communiqué pour expliquer l’importance de l’initiative et rappeler que les prélèvements opérés visent uniquement la mise en place de la Caisse nationale de prévoyance. Mais rien n’y fit.
Le lendemain, il est revenu pour annoncer la suspension provisoire de la mesure. «Compte tenu des incompréhensions engendrées par l’application de cette mesure et sur demande des partenaires sociaux, le Gouvernement a décidé de suspendre la procédure de prélèvement», souligne-t-il dans un second communiqué.
D’après le ministre Doumbouya, la création de la Caisse nationale de prévoyance est suspendue «jusqu’à son appropriation complète et définitive par tous les acteurs concernés».
En attendant cette validation dont la date n’a pas été précisée, les sommes prélevées sur les salaires feront l’objet d’un remboursement par rappel sur le solde de ce mois de février pour l’ensemble des travailleurs concernés.