Ces pré-consultations se dérouleront dans trois grandes villes. Après la capitale, elles s’étendront à Kindia (environ 130 kilomètres à l’est de Conakry) et à Boké (nord-ouest). Elles vont se dérouler du 22 au 27 février courant.
Selon l’Archevêque de Conakry et co-président de cette Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale (CPRN), Monseigneur Vincent Coulibaly, la phase test des outils de communication sera suivie des consultations proprement dites.
«Ces consultations se dérouleront à travers des entretiens individuels avec des personnes ressources constituées d’anciens dignitaires, d’historiens, de femmes leaders», a-t-il indiqué ce lundi à l’ouverture des pré-consultations de Conakry.
En outre, il est prévu des échanges avec des victimes des différents évènements tragiques survenus en Guinée, des rencontres «privées» et «sécrètes» avec des auteurs présumés ainsi que des entretiens avec des membres de la diaspora guinéenne.
On rappelle que cette Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale a été créée par un décret présidentiel en juin 2011. Co-présidée par le Grand Imam de la Mosquée Fayçal de Conakry, Elhadj Mamadou Saliou Camara, et l’Archevêque de Conakry, elle s’inspire des méthodes de réconciliations au Rwanda et Ghana. Aussi, la CPRN fait également recours à l’expérience de la Commission Vérité-Justice-Réconciliation du Togo.
La CPRN a bénéficié dans ses démarches de l’appui de certains partenaires comme le Bureau du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme (HCDH), le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), l’OIF et l’Open society initiative for West Afrika (OSIWA).
Pour les deux leaders religieux qui président cette institution, la tâche s’annonce très délicate. Puisque le passé de la Guinée, depuis son indépendante en 1958, rime avec des violences politiques et des répressions meurtrières perpétrées par des forces de sécurité.
«Ne l’oublions pas, sous tous les régimes qui se sont succédés dans notre pays, des violences d’Etat ont été commises et nous ne pouvons continuer à ignorer les demandes des victimes et des populations si nous voulons aller à la réconciliation dans la vérité, la justice, les réparations et les garanties de non répétition», a reconnu Mgr Coulibaly.
Pour atteindre son objectif la CPRN dit compter sur la bonne collaboration de tous les guinéens y compris ceux de la diaspora afin d’identifier les voies pour solder le contentieux du passé sanglant de la Guinée.