Guerre en Ukraine: Kiev réclame de nouveaux systèmes pour contrer les missiles russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Après le tir jeudi dernier d’un missile balistique hypersonique par la Russie, l’Ukraine demande à ses alliés des systèmes de défense antiaérienne de dernière génération pour s’en protéger.

Le 23/11/2024 à 08h05

L’Ukraine demande à ses alliés occidentaux des systèmes de défense antiaérienne de dernière génération pour se protéger après le tir d’un missile balistique hypersonique russe. La Russie a dit avoir frappé jeudi la ville de Dnipro, en Ukraine, avec le nouveau missile Orechnik de portée intermédiaire (jusqu’à 5.500 km), un engin lourd à vocation stratégique mais sans sa charge nucléaire. Une première dans cette guerre.

«Le ministre ukrainien de la Défense a d’ores et déjà des échanges avec nos partenaires pour de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, précisément le genre de systèmes qui peuvent protéger des vies face à de nouveaux risques», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo à ses concitoyens, publié vendredi soir sur les réseaux sociaux.

L’Ukraine est notamment équipée de systèmes américains Patriot -avec lesquels elle dit avoir déjà intercepté des missiles hypersoniques russes- et de leur équivalent franco-italien Samp/T, mais en trop faible nombre pour protéger toutes ses villes.

Mais la Russie affirme une nouvelle fois disposer avec le missile «Orechnik» d’un engin impossible à intercepter, et capable d’atteindre tous les pays d’Europe. Le président russe, Vladimir Poutine, a vanté vendredi «la puissance» de cette arme lors d’une réunion avec des responsables militaires diffusée à la télévision, et a ordonné de «débuter une production en série».

«Nous poursuivrons ces essais, notamment dans des situations de combat, en fonction de la situation et de la nature des menaces visant la sécurité de la Russie», a-t-il ajouté, faisant planer la menace de nouvelles frappes contre l’Ukraine après que celle-ci a ciblé cette semaine le territoire russe avec des missiles américains et britanniques.

Les soldats nord-coréens bientôt au combat

Le président américain Joe Biden avait levé le week-end dernier son veto à ces tirs, arguant notamment de la mobilisation, aux côtés des troupes russes, de soldats nord-coréens. Le chef du Pentagone Lloyd Austin a dit samedi s’attendre à voir «bientôt» les quelque 10.000 soldats nord-coréens stationnés dans la région russe de Koursk combattre l’armée ukrainienne.

Un haut responsable américain a, sous couvert d’anonymat, tempéré vendredi la menace que constituait le nouveau missile russe, «une arme expérimentale dont la Russie dispose en nombre restreint et qu’elle n’est pas en capacité de déployer régulièrement».

Meilleur allié de Moscou au sein de l’Union européenne, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a de son côté appelé à ne pas minimiser les menaces de la Russie, un pays doté des «armes les plus destructrices au monde».

Dans un discours à la nation prononcé jeudi soir, Vladimir Poutine a fait porter la responsabilité de l’escalade sur les Occidentaux. Le président russe a estimé que la guerre en Ukraine avait pris un «caractère mondial» et a menacé de frapper les pays fournissant des armes à Kiev. L’Otan et l’Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, Kiev disant attendre des décisions «concrètes» de ses alliés.

«200-300 mètres par jour»

Sur le terrain, l’armée russe avance petit à petit depuis des mois au prix de lourdes pertes dans l’est de l’Ukraine. Une source haut placée au sein de l’état-major ukrainien a notamment indiqué vendredi que les troupes russes avançaient de «200-300 mètres par jour».

Les forces ukrainiennes, qui manquent de recrues et de matériel, n’ont par ailleurs pas l’intention de se retirer de la région russe de Koursk, plus au nord, dont elles contrôlent toujours «environ 800 km2» depuis leur incursion en août, a rapporté cette source.

Par Le360 (avec AFP)
Le 23/11/2024 à 08h05