Les conclusions de cette expertise sont attendues pour avant fin mars, selon cette source. Hospitalisé pendant quatre jours mi-février, cet intellectuel musulman controversé a de nouveau été admis à l'hôpital lundi soir, a déclaré une source proche du dossier.
Tariq Ramadan a été mis en examen le 2 février pour viols, dont l'un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre qui ont débouché sur une information judiciaire. L'intéressé conteste ces accusations.
La justice avait décidé le placement en détention provisoire du théologien, craignant une fuite à l'étranger ou d'éventuelles pressions sur les plaignantes ou d'autres femmes ayant témoigné sous X - un dispositif destiné à protéger le témoin - au cours de l'enquête préliminaire.
Une première expertise avait été réalisée dans l'urgence mi-février par un autre expert à la demande de la cour d'appel de Paris afin qu'elle puisse statuer sur le recours du théologien musulman contre son placement en détention provisoire. La première expertise avait conclu que la santé de l'islamologue de 55 ans, incarcéré depuis le 2 février, n'était pas contraire à son maintien sous écrou.
Elle avait aussi remis en question les deux maladies, une sclérose en plaques et une neuropathie, dont il dit souffrir, jugeant leur diagnostic "incertain".
Les deux pathologies dont il dit souffrir "ne peuvent être considérées comme certaines au jour de la présente expertise, au vu des documents présentés, des dires de Monsieur Tariq Ramadan et des constatations de l'examen clinique", selon l'expertise révélée par l'AFP.
Le médecin soulignait néanmoins "la nécessité d'un bilan neurologique complet et sérieux qui n'a pas été fait depuis les années que semblent durer les troubles allégués".
L'expert judiciaire estimait aussi que les pathologies évoquées par l'islamologue ne pouvaient s'aggraver brutalement et ne pouvaient "pas engager à court ou plus long terme le pronostic vital". Les avocats de Ramadan, qui ont déposé un pourvoi en cassation contre la décision de la chambre de l'instruction, avaient dénoncé une expertise effectuée sommairement, sans que l'expert ait eu accès au dossier médical complet de leur client.