Les équipes du candidat conservateur François Fillon, de la patronne de l'extrême droite Marine Le Pen et du centriste Emmanuel Macron ont été prévenues la semaine dernière, selon les informations recueillies par l'AFP auprès des candidats.
Le ministère de l'Intérieur "avait renforcé la sécurité à Montpellier" où François Fillon tenait meeting vendredi et des craintes entouraient son meeting à Nice lundi, selon des sources au sein du parti de droite "Les Républicains".
"Le risque terroriste est plus élevé que jamais", a déclaré le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl après l'arrestation de deux hommes "connus pour leur radicalisation".
Les deux suspects, des Français âgés de 23 et 29 ans, avaient un projet d'attentat "certain", "dans les tout prochains jour, a-t-il dit.
Des armes ainsi que du matériel rentrant dans la composition d'explosifs ont été retrouvés lors des perquisitions.
"Tout est mis en oeuvre pour assurer la sécurité de ce rendez-vous majeur" qu'est l'élection présidentielle des 23 avril et 7 mai, a assuré le ministre.
La France a été frappée depuis 2015 par une série d'attentats qui ont fait 238 morts et une vingtaine de tentatives d'attentats ont été déjouées depuis début 2016, selon le gouvernement.
Plus de 50.000 policiers et soldats, appuyés par des militaires, seront mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin, dont le premier tour s'annonce serré entre quatre candidats, extrême-droite, droite, centre et gauche radicale.
Les accusations d'emplois fictifs à l'encontre de François Fillon mais aussi de Marine Le Pen, l'irruption du jeune "progressiste" ni-de-droite-ni-de-gauche Emmanuel Macron et le charisme du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon ont créé le trouble chez les électeurs dont près de 30% se disent encore incapables de choisir. L'écart s'est resserré ces derniers jours entre les quatre candidats.
"Quatre têtes pour un casse-tête", résumait mardi le quotidien Libération, en relevant la situation "inouïe et inédite" que connaît le pays, à l'issue d'une campagne marquée par les rebondissements.
"Lors de pratiquement toutes les présidentielles, l'affiche du deuxième tour était connue dès février/mars. Là il y a une vraie incertitude", souligne Frédéric Dabi, de l'institut de sondage Ifop.
"Un match à quatre, avec un resserrement très fort des quatre candidats entre 19 et 23%, c'est du jamais vu", insiste-t-il.
Dans ce contexte, les candidats redoublent d'efforts pour convaincre les indécis mais aussi ceux qui seraient tentés de s'abstenir
"Le fait majeur, c'est le comportement des abstentionistes" beaucoup plus nombreux que lors des scrutins précédents, note Frédéric Dabi. "On était à 20% en 2012, 18% en 2007, là on serait autour de 30%".
Au lendemain d'une démonstration de force à Paris, où il a réuni 20.000 supporters, Emmanuel Macron a arpenté les allées du marché de gros de Rungis, au sud de Paris. "Convaincu d'être au second tour", François Fillon se rendait mardi dans le nord de la France.
Après avoir vogué sur une péniche en région parisienne lundi, Jean-Luc Mélenchon prévoyait un meeting reproduit par hologramme dans six villes.
Marine Le Pen, elle, sera mercredi dans le grand port méditerranéen de Marseille, l'un de ses bastions, après avoir durci le ton lundi en prônant un "moratoire" sur "l'immigration légale".