La raison et le déclic sont à trouver dans la sortie fracassante de Najat Vallaud- Belkacem sur la polémique autour du burkini et sa divergence publique et assumée sur le sujet avec l'approche défendue par le Premier ministre, Manuel Valls.
Lorsqu'elle avait lancé en plein débat sur le burkini "Soyons clairs! Il y a là une dérive qui est dangereuse pour la cohésion nationale, une dérive politique", Manuel Valls, à la fois autoritaire et sanguin, a répliqué sèchement:" Non, ces arrêtés ne sont pas une dérive".
Cette divergence étalée au grand jour est inédite dans la relation très hiérarchisée, emprunte de respect mutuel, que le Premier ministre avait l'habitude d'avoir avec la benjamine du gouvernement. Ce qui a donné libre cours à toutes les interprétations.
Première hypothèse: Najat Vallaud-Belkacem était en service commandé par François Hollande pour atténuer dans l'opinion la posture très droitière et autoritaire de Manuel Valls au sujet du burkini.
La seconde hypothèse, qui agite le gossip politique français, est que Najat Vallaud-Belkacem serait en train de se préparer pour se lancer dans les prochaines primaires de gauche. Cela suppose que François Hollande jette l'éponge et renonce à un second mandat.
Pour étoffer cette piste, certains médias français relaient, avec une certaine gourmandise et un sens de l'opportunité, les confidences distillées par les proches de François Hollandes sur le profil de Najat Vallaud-Belkacem.
"Najat, c'est la petite souris que personne ne voit venir, ils sont dans le mépris des femmes. Elle est jeune, elle est beur et elle a de bons sondages", aurait dit le président de la République. Et de préciser la pertinence de cette éventuelle démarche: "Elle sera, comme Macron, dans le combat des générations"...
Certains se prennent déjà à rêver d'un titanesque combat de femmes: Najat contre Marine!