Près d’une semaine après sa nomination, le nouveau Premier ministre français François Bayrou a dit souhaiter jeudi soir présenter «dans le week-end» le nouveau gouvernement, «en tout cas, avant Noël», soit mardi soir, avec l’adoption d’un budget «à la mi-février».
Il avait convié quelques heures plus tôt les forces politiques, à l’exception du parti de gauche La France insoumise et de la formation d’extrême droite, le Rassemblement national, pour leur proposer d’intégrer son gouvernement, se disant prêt à «reprendre» la réforme des retraites, mais sans la suspendre comme le demande la gauche.
François Bayrou a aussi souhaité que le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau soit membre du futur gouvernement, car il «avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l’opinion demande».
Selon les services du Premier ministre et plusieurs participants aux pourparlers avec les partis politiques, il a tenté de convaincre la trentaine de responsables attablés autour de lui avec deux propositions phares: une «offre publique de participation» au gouvernement, adressée à l’ensemble des partis présents autour de la table, et «reprendre sans la suspendre» la réforme des retraites adoptée en 2023, que la gauche et le parti d’extrême droite RN veulent abroger.
Rien n’assure toutefois que les propositions du Premier ministre feront bouger les lignes, tant l’accueil de cette réunion au sommet a été frais chez certains invités, même si tous ont honoré leur participation.
Velléités de censure
François Bayrou a succédé à Michel Barnier, renversé après seulement trois mois en poste par une censure historique votée par des députés de gauche et d’extrême droite. Nommé le vendredi 13 décembre, il reçoit depuis responsables politiques et parlementaires en entretiens officiels ou plus informels.
Sans majorité à l’Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face pour l’heure aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite et à des velléités de censure croissantes à gauche.