France: le ministre de l'Intérieur durcit le ton contre les "Gilets jaunes"

Christophe Castaner, ministre français de l'Intérieur. 

Christophe Castaner, ministre français de l'Intérieur.  . DR

Le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a appelé ce lundi les "Gilets jaunes", mouvement de protestation né sur les réseaux sociaux, à cesser les blocages des ronds-points, dont certains sont occupés depuis le début des manifestations, le 17 novembre dernier.

Le 17/12/2018 à 16h18

Les évacuations de ronds-points et d'axes routiers bloqués vont se "poursuivre", a indiqué le ministre lors d'une visite effectuée dans les locaux de la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité à Nanterre (région parisienne), en déplorant que depuis le début du mouvement, il y a eu "huit morts".

"Connaissez-vous un autre contentieux social sur ces trente dernières années qui a tué autant de personnes ? Je le dis clairement: ça suffit!", a-t-il déclaré.

"Ça suffit, pour la sécurité des "Gilets jaunes", de nos concitoyens, pour la sécurité de nos forces de l'ordre (...). On ne peut pas continuer à paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes", a-t-il affirmé.

"Nous avons commencé dès la semaine dernière, des ronds-points ont été évacués, nous allons poursuivre cela", a expliqué le ministre en précisant que ces évacuations se dérouleraient "petit à petit", tout en appelant au "dialogue".

Un peu partout en France, des points de blocage ont été levés ce lundi matin, après l'acte V de la mobilisation des "Gilets jaunes" samedi dernier, qui a enregistré un net recul par rapport aux précédents (66.000 manifestants dans toute la France contre 126.000 la semaine précédente, selon les chiffres officiels publiés par le ministère de l'Intérieur).

La mobilisation de samedi dernier est intervenue en dépit des appels lancés par les pouvoirs publics et certains partis politiques à ne pas manifester après les événements de Strasbourg et, surtout, les annonces faites par le président Emmanuel Macron par lesquelles il répond en partie aux revendications des "Gilets jaunes".

D’un coût de près de 10 milliards d’euros, les mesures annoncées ont trait à l’augmentation du SMIC de 100 euros par mois dès 2019 et au retour des heures supplémentaires défiscalisées. Le chef de l’Etat français a également appelé les employeurs à verser une prime aux salariés en fin d'année et annoncé l'annulation de la hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois.

Le 17/12/2018 à 16h18