La désormais célèbre loi de travail qui porte le nom de Myriem El Khomri fut adoptée juste avant la pause estivale, au grand dam des syndicats. Ces derniers, promettaient alors une rentrée des plus chaudes.
C'était sans compter avec le déclenchement de la polémique sur le burkini qui avait vu la gauche au gouvernement se déchirer publiquement, exhibant ses divergences entre le Premier ministre Manuel Valls, et Najat Vallaud Belkacem. Sans compter aussi que cette polémique fut portée par l'entrée en campagne de nombreuses personnalités pour les différentes primaires à venir.
Aujourd'hui, Myriem El Khomri, ministre emblématique du Travail, a disparu des radars. Elle s'attendait à un retour de la contestation sociale et une relance de la mobilisation des syndicats. Or, de tous les grands titres consacrés à l'actualité sociale française, aucun n'annonce un retour des manifestations de colères.
Le seul élément pour rappeler à l'opinion l'existence de cette loi controversée furent les confidences acides de Pierre Jaquemain, ex-conseiller de Myriem El Khomri: "Dans les coulisses, la ministre du Travail n’adhérait pas aux arbitrages de Matignon, qu’il s’agisse de l’inversion de la hiérarchie des normes, du licenciement économique ou même du plafonnement des indemnités prud’homales". Et l’ex-conseiller d’affirmer: "Ces mesures sont l’œuvre d’Emmanuel Macron [le ministre de l’économie]."
Voulu ou pas, l'effet secondaire de la polémique sur le burkini a permis en tout cas de détourner l'attention sur une grande contestation sociale qui menaçait de paralyser l'économie française. Dans l'ordre des priorités aujourd'hui, le burkini et l'organisation de l'islam de France ont détrôné ce qui s'apparente à la plus grande réforme, impopulaire certes, du quinquennat de François Hollande.