C'est finalement Myriam El Khomri qui présidera aux destinées du ministère français du Travail et de la Formation professionnelle. «Le président de la République, sur proposition du Premier ministre, a mis fin aux fonctions de François Rebsamen et nommé Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle», a annoncé l'Elysée dans un communiqué, mettant ainsi fin à un suspense qui dure depuis la démission de l'ancien titulaire du poste devenu maire de Bordeaux.
La nomination d'El Khomri constitue une surprise ; son nom n’ayant jamais été avancé parmi les candidats potentiels. Parmi les favoris régulièrement cités figuraient Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée et le député PS des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry Jean-Marc Germain. Plusieurs membres du gouvernement avaient également été évoqués : Emmanuel Macron (Economie), Stéphane Le Foll (Agriculture) et Alain Vidalies (Transports).
Née en 1978 à Rabat, Myriam El Khomri avait été nommée en août 2014 secrétaire d'Etat chargée de la ville dans le gouvernement Manuel Valls II. Fille d'une mère bretonne et d'un père marocain, Mme El Khomri est membre du conseil national du Parti socialiste. Elle siège au Conseil de Paris depuis 2008 et au Bureau national en 2012, avant de devenir secrétaire nationale du Parti socialiste chargée des questions de sécurité, en mai 2014. Elle avait aussi occupé le poste d'adjointe au maire de Paris.
Myriam El Khomri quitte ainsi son poste de secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville pour un maroquin fort sensible, voire stratégique en ces temps où la question de l'Emploi dresse désormais le décor des prochaines élections présidentielles.
Elle aura, en effet, la lourde tâche de tenter d'inverser la courbe ascendante du chômage, un engagement du président François Hollande, qui en a fait la condition sine qua non à sa candidature pour un second mandat.
Outre Mme El Khomri, le gouvernement français comprend également une autre ministre d'origine marocaine, en l'occurrence Najat Vallaud-Belkacem en charge de l'Education nationale.