"Le Bureau exécutif a décidé, conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur (Jean-Marie Le Pen) de sa qualité d'adhérent, jusqu’au vote de (l')Assemblée générale extraordinaire", précise un communiqué du Bureau exécutif du Front national, la plus haute instance du parti. Il était réuni en version disciplinaire pour décider d'éventuelles sanctions concernant Jean-Marie Le Pen à qui sa fille et présidente du parti, Marine Le Pen, reproche un entretien à la revue “Rivarol” et un autre à BFMTV-RMC au début du mois d'avril.
Jean-Marie Le Pen avait "refusé" un peu plus tôt dans la journée de se présenter devant cette instance. D'après le communiqué, "le Bureau exécutif, réuni ce jour à l’issue du Bureau politique, a constaté à la majorité de ses membres la nécessité de supprimer l'article 11 bis des statuts du Front national relatif à la présidence d’honneur".
Répétition de sa vision plusieurs fois condamnée par la justice des chambres à gaz, "détail" de l'Histoire, défense du maréchal Pétain, du "monde blanc" et critique en règle de la démocratie comme système politique: le président d'honneur du parti a multiplié les provocations début avril, au lendemain d'élections départementales plutôt réussies pour le FN, avec des propos pas particulièrement nouveaux sur le fond.
Marine Le Pen l'a convoqué devant le Bureau exécutif, arguant de la "récidive" de son père pour justifier cette mesure. Elle avait dit souhaiter que son père puisse garder sa liberté d'expression sans que celle-ci "n'engage le FN".