La manifestation, à l'appel de plusieurs personnalités et organisations comme le NPA ou encore le Collectif contre l'islamophobie en France, doit démarrer à 12H00 GMT de la Gare du Nord en direction de la Place de la Nation.
Un appel a aussi été lancé pour une manifestation à Toulouse. L'appel à manifester a été lancé le 1er novembre dans le quotidien "Libération" quelques jours après une attaque contre une mosquée de Bayonne (sud-ouest) revendiquée par un ancien militant d'extrême droite de 84 ans et qui a fait deux blessés graves. Le message initial était de dire "STOP à l'islamophobie", à la "stigmatisation grandissante" des musulmans, victimes de "discriminations" et d'"agressions" dont "l'attentat contre la mosquée de Bayonne (...) est la manifestation la plus récente".
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Mais depuis, sur fond de débat ravivé sur le port du voile et la laïcité, la classe politique française se déchire autour de la participation à ce rassemblement. La France, pays d'Europe occidentale à la plus importante communauté musulmane (7,5% de la population) et terrain fertile pour une extrême droite devenue la deuxième force politique, oscille à nouveau entre les dénonciations de la "stigmatisation" dont seraient victimes les musulmans et la contestation de la "radicalisation".
La notion-même d'"islamophobie" ainsi que l'identité de certains signataires de l'appel ont conduit une partie de la gauche à ne pas s'y associer, notamment au Parti socialiste, ou à relativiser leur soutien initial, comme l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot. Pour la présidente du parti d'extrême droite Rassemblement national Marine Le Pen, "tous ceux qui vont se rendre à cette manifestation seront main dans la main avec les islamistes, c'est-à-dire ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre les lois de la République française".
"Il y a une volonté de saboter la manifestation, évidemment", a estimé Madjid Messaoudene, conseiller municipal de gauche de la ville de Saint-Denis (région parisienne) et l'un des initiateurs de l'appel. "Nous faisons face à une alliance d'une nature surprenante, entre le PS, le RN, ou encore le gouvernement, qui sont tous vent debout contre une marche antiraciste, c'est hallucinant", s'est insurgé l'élu auprès de l'AFP. Ce dernier pense "qu'il y aura beaucoup de monde" à cette "marche progressiste", car "il y a un contexte où les gens ont besoin de dire ça suffit".
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De nombreuses personnalités, notamment politiques, doivent participer à la manifestation, comme Jean-Luc Mélenchon. "J'observe qu'en partant d'un désaccord sur un mot, certains refusent en réalité aux musulmans le droit d'être défendus par des gens qui ne sont pas musulmans et qui veulent faire cesser l'ambiance actuelle contre eux", a estimé le chef de file de la gauche radicale française.