Les manifestants ont dressé lundi des barricades à partir de 19 h 30 sur l’unique avenue qui mène à la prison. Des gendarmes mobiles sont intervenus peu après 22 heures et ont repoussé les manifestants, à l’aide de gaz lacrymogènes.
Les manifestants réclament notamment une fouille générale de la prison, des effectifs supplémentaires et l’abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus.
La maison d’arrêt est actuellement remplie à 180 % de sa capacité avec plus de 4 200 détenus. Parmi eux, Saâd Lamjarred qui devait justement être entendu ce 11 avril par la justice française selon la chaîne libanaise MBC, qui cite des sources "françaises bien informées".Mis en examen et écroué en France pour "viol aggravé" et "violences volontaires aggravées", le chanteur marocain est écroué à Fleury-Mérogis depuis le 28 octobre dernier.
La tension reste vive dans cette prison surpeuplée. Jeudi, six gardiens de la prison ont été blessés par huit mineurs lors d’une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre.
«Les détenus sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents», a confié à l’Agence France-Presse une gradée en poste depuis quinze ans à Fleury, sous couvert de l’anonymat. «S’ils n’ont pas ce qu’ils veulent de suite, ils frappent le premier surveillant qui passe.» Selon elle, la surpopulation attise les tensions et le sous-effectif les aggrave. «Ici, un surveillant gère une centaine de détenus», a-t-elle précisé.
Une rencontre entre l’intersyndicale (UFAP-UNSA Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire) de Fleury et la direction de l’administration pénitentiaire est prévue mardi 11 avril à 14 heures, ont fait savoir les syndicats, qui organiseront également dans la matinée une «marche des oubliés de la République» dans la ville de Fleury-Mérogis.