Déjà condamnés à deux reprises pour le recel de ces oeuvres, Pierre et Danielle Le Guennec assurent désormais, après avoir soutenu en première instance que le don avait été fait du vivant de Picasso et avec l'accord de ce dernier, que les oeuvres leur ont été remises après la mort de Picasso.
Un changement de version "pour nos enfants, pour qu'ils n'aient pas d'ennui", s'est justifiée Danielle Le Guennec, en fauteuil roulant.
"Madame m'a demandé de mettre chez moi des choses" au moment où la veuve était en litige avec les héritiers du peintre, a déclaré à la barre son mari. Plus tard, Jacqueline lui aurait demandé de les lui rendre, sauf un pour lequel elle aurait dit "Gardez-le, c'est pour vous", selon lui.
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Si c'était à refaire ? "Je referai pareil", a assuré Pierre Le Guennec, ancien artisan, 80 ans, tout dévoué à "Madame", comme il appelle Jacqueline, la dernière épouse de Picasso.
Sa femme Danielle Le Guennec, 76 ans, a pour sa part entretenu "15 ans de fidélité" avec la veuve de Picasso, qui lui "téléphonait deux fois par jour".
Le couple a gardé le secret sur "ce magnifique cadeau" pendant près de quarante ans. "C'était peut-être un secret qu'on gardait dans notre coeur, c'était à nous", a ajouté la septuagénaire.
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180 de ces oeuvres, des dessins, lithographies et collages non signés ni inventoriés au moment du décès du peintre, avaient refait surface lorsque Pierre Le Guennec s'était présenté au fils de l'artiste, Claude Ruiz-Picasso, afin d'en faire authentifier une partie, dont un carnet de 91 esquisses, le tout datant de 1900 à 1932. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte.
"Si j'avais été intéressé, je serais allé voir un expert ou une galerie pour les vendre", a argué Le Guennec, assurant ne pas savoir "ce que ça vaut".